La maigreur associée aux sports d’élite (quasi essentiellement
dans les courses de fond et les sports dits « d’esthétique » comme
la gymnastique) engendre un risque majeur de délai de croissance
avec retard pubertaire. Dans la mesure cependant où ces enfants ont
fréquemment des parents de petite taille, il est difficile
d’affirmer que le sport est la cause directe de la petite taille à
l’âge adulte ou si c’est parce qu’ils sont de petite taille qu’ils
excellent plus facilement dans ces sports qui demandent de la
légèreté. Cela dit, il est acquis que le stress psychologique lié à
la pression de la compétition est suffisant pour retarder le début
de la puberté (voire pour arrêter le développement pubertaire). Les
études épidémiologiques ont également montré qu’il est impossible
de prédire chez ces enfants leur taille à l’âge adulte car les
courbes de croissance enregistrées montrent souvent une cassure que
l’on rencontre préférentiellement chez les filles qui suivent un
régime. Enfin, la grande leçon de toutes les études faites chez les
athlètes en retard de croissance est de traiter les anomalies
endocriniennes associées (T3 bas, stéroïdes sexuels bas, IGF bas,
…) par des modifications équilibrées de la balance énergétique et
non par supplémentation. Cependant, lorsque la puberté s’arrête (ou
en cas d’absence de ménarche à l’âge de 16 ans chez un athlète
d’élite), un bilan hormonal doit être réalisé. La même réflexion
vaut en l’absence de reprise de la croissance dans les 6 mois qui
suivent l’arrêt de l’entraînement afin d’exclure des maladies
infracliniques.
Dr Chloe Vaneeren