
Barneville-Carteret, le samedi 25 août 2018 – Bien que la
station balnéaire de 2 200 âmes ne dispose pas d’un casino, rien ne
va plus à Barneville-Carteret. Cette ville de La Manche qui charme,
chaque été, quelques milliers de vacanciers, ne parvient pas
à attirer de médecin alors qu’en quelques mois quatre des
cinq qui y exerçaient l’ont déserté et que l’inscription de la
commune en « zone d’action prioritaire » par l’ARS (Agence
régionale de santé) de Normandie n’a en rien permis d’endiguer
l’hémorragie.
Pour tenter de résoudre la crise, le maire, Pierre Géhanne,
qui explique dans la presse locale n’avoir reçu qu’une seule
candidature, celle d’un étranger qui n’avait pas les qualifications
nécessaires, propose aux futurs installés des avantages
substantiels.
Ainsi, s’il a souvent été fait état de municipalités promettant d’offrir le logis aux praticiens nouveaux venus, ici l’édile a franchi une étape supplémentaire.
Aussi, il explique « nous avons besoin de deux médecins, alors si c’est un couple qui vient chez nous, je m’engage à leur fournir un logement face à la mer. Le Trésor public déménage et nous allons récupérer un bel endroit. Je mets également à disposition mon bateau à moteur de 12 mètres et une place dans le port. Et s’ils n’aiment pas le bateau, nous avons un golf... Et enfin, chaque mois, j’offre un repas dans le restaurant étoilé de la commune ».
« Tout le monde s’en fout ! »
Des médias régionaux, nationaux et même internationaux (notamment The Times !) ont relayé l’appel, mais Pierre Géhanne résume amer « tout le monde s’en fout ! ». Il fustige tour à tour, les jeunes diplômés qui « ne veulent plus s'installer », les pouvoirs publics qui fixent des tarifs de consultation « affreusement mal payés » et les difficultés faites aux spécialistes qui voudraient reprendre un cabinet d’omnipraticien.
Mais une autre initiative, plus conventionnelle, pourrait porter ses fruits. Ainsi, une campagne d’affichage sur le front de mer annonçant juste « Barneville-Carteret recherche médecin généraliste » aurait déjà interpellé quelques vacanciers issus du corps médical.
Reste à savoir si cela dépassera le stade de l’amour de vacances…
Frédéric Haroche