
L’existence de complications prolongées après un épisode aigu
de Covid, qualifiée de « Covid long » ne fait plus guère de
doute.
Cela est le plus souvent décrit chez des patients qui ont été
hospitalisés. La possibilité de Covid long en cas de forme modérée,
voire asymptomatique de l’infection est moins bien connue. La
fréquence se situe entre 10 et 20 % dans certaines études, jusqu’à
75 % dans d’autres, selon la méthodologie, souvent sans groupe
témoin.
Le Lancet publie les résultats d’une étude danoise, menée auprès de 10 500 individus testés positifs pour le SARS-CoV-2, n’ayant pas été hospitalisés dans les 2 semaines suivant le diagnostic. Ces patients ont été comparés à près de 81 000 sujets témoins restés négatifs. La comparaison portait sur la période allant de 2 semaines à 6 mois après le diagnostic, et sur l’initiation d’un traitement par 14 types de médicaments (bronchodilatateurs, antitussifs, analgésiques, anticoagulants, antidépresseurs, etc.) et de 27 diagnostics suggérant une possible complication à distance de l’épisode initial. Le recours aux structures de santé était inclus dans la comparaison.
Pas plus de maladies chroniques
Les données sont rassurantes, puisque, en dehors d’une
utilisation un peu plus fréquente des bronchodilatateurs (1,7 %
vs 1,3 %) et aux triptans (0,4 % vs 0,3 %), les
patients positifs au SARS-CoV-2 n’ont pas pris plus de médicaments
que ceux restés négatifs.
Les diagnostics de dyspnée sont plus fréquents chez les
patients positifs (Risque relatif 2,00) ainsi que les diagnostics
d’accidents thromboemboliques veineux (RR ajusté 1,77), pouvant
semble-t-il apparaître à distance chez certains patients. Les
données ne confirment aucune augmentation des autres diagnostics,
notamment de maladie chronique.
Le recours au médecin généraliste est plus fréquent (77,1 % vs 73 %) pour les patients que dans le groupe témoin, mais il n’apparaît pas d’augmentation du nombre d’hospitalisations. Les motifs de ces consultations ne sont pas disponibles, mais cela semble toutefois indiquer que des symptômes persistants après une infection modérée restent pris en charge en ville.
Dr Roseline Péluchon