Paris, le vendredi 10 décembre 2021 – Pas moins de 670
praticiens de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (dont de
nombreux professeurs de médecine) adressent une lettre ouverte au
Président de la République (publiée dans Le Monde) pour dénoncer «
l’état moral, organisationnel et budgétaire » de
l’institution hospitalière parisienne.
Les signataires attaquent d’abord, le fonctionnement en pôles
devenus « des mastodontes ingouvernables ».
Ils fustigent également « la réforme de la direction de
l’AP-HP » de « réduction du temps de travail quotidien des
équipes soignantes, dans le but de diminuer le nombre de jours de
réduction du temps de travail (RTT) et d’économiser du
personnel ». L’effet pervers a ainsi été selon eux « de
raccourcir les phases de transmission entre les équipes, de perdre
le sentiment d’appartenance à un service et de dégrader les
conditions de travail ».
Conséquence de ce qu’ils jugent être des réformes absconses et une
gestion inepte : une forte désaffection des personnels et 20 % des
lits fermés « une proportion jamais vue ».
La culture du « bla-bla » et des « process »
Plus globalement, ces médecins raillent « la bureaucratie
est en perpétuelle extension (…) les exigences réglementaires
tatillonnes (…) les « managers » présents dans toutes les strates
inutiles multiplient tracasseries, réunions, rapports sans intérêt,
procédures irrationnelles, demandes abusives, commissions et
sous-commissions à propos de n’importe quel sujet ».
« Cette culture du chiffre, du « bla-bla » et des « process »
sape le moral des hospitaliers les plus impliqués dans leur
vocation, celle de soigner. Elle éloigne les soignants des malades
et les pousse à quitter l’hôpital » écrivent-ils.
Pourra-t-on revenir à l’âge d’or ?
Aussi, ils demandent que soit rétablie « une organisation
simplifiée autour des fondamentaux que sont le service, l’hôpital
et l’université. Toutes les structures intermédiaires doivent être
remises en question, car elles paraissent souvent inutiles,
gaspillent des ressources de plus en plus rares et nous distraient
de l’essentiel » et « retrouver le respect de l’autonomie
professionnelle, un management participatif associant les
soignants » et que soit combattu « l’obsession comptable,
[la] maltraitance managériale et soignante » car
soulignent-ils, un brin nostalgique « c’est selon ce schéma que
l’AP-HP a vécu ses plus grandes heures »
Cette lettre décrit parfaitement la situation. Il n’y a rien à rajouter.
Dr Astrid Wilk
Place sur les plateaux de télévision ?
Le 11 décembre 2021
J'ai lu l' article avec mon œil de provincial et me dit qu'un problème de management existe, peut-être, au sein des services. Les Professeurs, tant pressés de se rendre sur les plateaux des chaînes de télé, notamment des chaînes en continue, feraient mieux de consacrer ce temps à l'organisation de leur service. Pour certains c'est même la politique qui les détachent de leur service. Certes ce n'est peut être pas la seule source de l' incurie mais,il me semble, que cette source serait à étudier.