Devant une tétralogie de Fallot (TF) sévère révélée en période néo-natale par une cyanose profonde et des malaises anoxiques, l'attitude actuelle est chirurgicale : réalisation d'une anastomose systémico-pulmonaire palliative, geste non dénué de risques dans ces circonstances. Les succès de la valvulotomie pulmonaire percutanée (VPP) dans la sténose valvulaire pulmonaire isolée ont poussé certains à tenter ce geste dans les TF mal tolérées du nourrisson. Dix nouveau-nés (1 à 21 jours, 2,2 à 4,2 kg) ont ainsi bénéficié de cette technique à l'hôpital Necker. On a dénombré 3 échecs techniques dont l'un compliqué de perforation infundibulaire nécessitant une intervention d'urgence, et 2 autres complications graves : entérocolite, et thrombose cave. Parmi les 7 nouveau-nés dilatés, malgré une amélioration initiale significative de la saturation, un nourrisson a dû être anastomosé 6 semaines plus tard pour malaise, et un autre est redevenu hypoxémique 5 mois plus tard avec hypokinésie brutale et inexpliquée du ventricule gauche. Quatre à 10 mois après la VPP, les cinq autres vont bien avec des saturations supérieures à 75%. Néanmoins, étant donné le taux important d'échecs et de complications, la VPP ne semble pas encore pouvoir supplanter la chirurgie palliative dans la TF sévère du nouveau-né.
D'après la communication de J.F. Piéchaud (Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris), IIes Journées Internationales de la SFC, Paris.
L. H.