Oui, quantité rime bien avec qualité de prise en charge hospitalière !

Paris, le jeudi 7 janvier 2010 – La fermeture de services de chirurgie réalisant un nombre d’interventions limité est systématiquement l’objet de polémique. Parmi les arguments soulevés par les défenseurs de ces petites structures figure souvent en bonne place l’absence de démonstration que la quantité d’actes soit réellement un gage de qualité. Si les études dans ce sens se sont multipliées à l’étranger, il est vrai que les données françaises manquaient en la matière. Une récente étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) pallie cette lacune.

Huit interventions et prises en charge passées au crible

Menée par Or Zeynep et Thomas Renaud, cette enquête s’est intéressée aux taux de mortalité hospitalière et de réadmission non programmée trente jours après la réalisation de huit prises en charge différentes, qu’il s’agisse d’opérations complexes (cancer du côlon, pontage aorto-coronarien et résection pancréatique), plus courantes (prothèse totale de hanche, appendicectomie et pose de stent) ou de prise en charge classique (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral). Ils se sont basés sur des données récoltées en 2006 et avaient pour principal objectif de déterminer si « le volume d’activité d’un établissement a (…) un impact sur la probabilité de réadmission et de décès d’un patient, à gravité égale des cas ».

Effet de seuil

Sans conteste, la réponse semble affirmative. « La probabilité de réadmission à trente jours est plus élevée dans les établissements à faible volume d’activité pour six prises en charge : la chirurgie du cancer du côlon, le pontage aorto-coronarien, l’opération de résection pancréatique, l’infarctus aigu du myocarde, l’accident vasculaire cérébral et la prothèse totale de la hanche ». On retrouve par ailleurs un impact du volume d’activité sur la mortalité à trente jours en ce qui concerne la chirurgie du cancer du côlon, la résection pancréatique, l’infarctus aigu du myocarde et l’accident vasculaire cérébral. Ces résultats incitent entre autres les auteurs à conclure que « la relation est plus marquée pour les interventions lourdes, comme la chirurgie cancérologique ». Ils soulignent par ailleurs qu’il semble exister un « effet de seuil », notamment en ce qui concerne la chirurgie du côlon, les pontages et la prise en charge de l’infarctus et qu’en tout état de cause « l’impact semble s’atténuer au fur et à mesure que l’activité augmente ». Enfin, les experts de l’IRDES ont pu observer que « le degré de spécialisation de l’établissement et le poids de la chirurgie dans l’activité totale ont aussi un impact sur les résultats des soins ».

 

Pour lire l'étude, cliquez ici.

A.H.

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