2,1 enfants par femme et 4 mois de vie gagnés

Paris, le mercredi 19 janvier 2011 – Les jeunes Français jettent sur l’avenir de notre pays un regard sévère et inquiet. L’enquête « 2011, la jeunesse du monde » menée dans 25 pays par la Fondation pour l’innovation politique révèle en effet qu’ils comptent parmi les Européens les plus pessimistes quant à la situation actuelle de leur Etat (seuls 25 % la considèrent comme satisfaisante) et à son futur (17 % conservent un certain optimiste). A contrario, notre jeunesse est sur le plan personnel la plus heureuse du monde. On compte en effet 83 % de Français se déclarant content de leur sort individuel, soit un taux supérieur à la moyenne européenne qui atteint 78 %. Il apparaît par ailleurs que pour eux le fondement d’une vie épanouissante est bien plus souvent la création d’une famille (citée prioritairement par 47 % des personnes interrogées) que le gain d’argent (évoqué par 14 % !).

2,1 enfants par femme en France, contre 1,6 en Europe

Le très beau dynamisme de la fécondité française offre une illustration des résultats de ce sondage. L’INSEE publie en effet aujourd’hui des statistiques qui permettent à la France de pousser une nouvelle fois un petit cocorico démographique. Pour la première fois, notre population dépasse les 65 millions d’habitants au 1er janvier 2011 : les Français sont aujourd’hui vingt millions de plus qu’en 1958. Cette vitalité est principalement le fruit d’une natalité toujours dynamique : le taux de fécondité est de 2,1 quand en Europe (en 2009) on comptait une moyenne de 1,6 enfant par femme. Il apparaît donc que la crise économique n’a eu aucune incidence sur le désir d’enfant des habitants de notre pays ; une tendance qui s’explique notamment par le modèle social français très favorable à la natalité.

Sept pays européens voient leur population diminuer

La population française représente aujourd’hui 13 % de celle de l’Europe et cette proportion pourrait continuer à progresser. Cependant, l’image d’une Europe à la fécondité en berne ne prévaut plus. Une étude publiée également ces derniers jours par l’Institut national d’étude démographique (INED) note en effet que « le niveau moyen de la fécondité en Europe n’est plus aussi bas qu’une dizaine d’années auparavant. Alors que le niveau de l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) était très faible dans les années 1990, notamment pour les pays de l’ancienne Europe de l’Est, mais également en Allemagne, en Italie et en Espagne, on assiste à une augmentation presque générale de cet indicateur (…). Les exceptions sont rares : seuls le Portugal, et peut-être aussi le Luxembourg, voient encore leur fécondité orientée à la baisse, tandis que la chute de l’ICF semble avoir cessé à Chypre et Malte ; enfin en Allemagne, en Autriche et en Hongrie, le relèvement de la fécondité, parfois très faible, a cessé à un niveau voisin de 1,3-1,4 enfant par femme ». Si le tableau semble donc un peu moins sombre qu’il y a quelques années, plusieurs pays européens voient cependant encore leur population diminuer en raison d’un solde naturel négatif : c’est notamment le cas de l’Allemagne et de six nouveaux adhérents (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Hongrie et Roumanie).

Femmes puissantes et mères

Au-delà de cette vitalité de la fécondité française (qui marque un nouveau rebond après le très léger tassement noté en 2009), l’INSEE s’attarde sur l’âge des mères : pour la première fois l’âge moyen d’accouchement a atteint 30 ans en 2010. Seuls 46 % des enfants nés en 2010 avaient une mère âgée de moins de trente ans, contre 62 % il y a vingt ans. On le sait, ce retard de l’âge de la première grossesse est principalement lié au niveau d’étude plus élevé des mères. Sur ce point, l’INED a également publié récemment de nouvelles données qui révèlent que si les diplômées ont généralement des enfants plus tard, chez les femmes présentant un niveau d’étude faible, l’âge du premier enfant tend également à reculer. Par ailleurs, tandis que l’étude de l’INED soulignait que les femmes non diplômées ont en moyenne 2,5 enfants par femme contre 1,8 pour celles présentant un niveau d’étude élevé, la rédaction du magazine Challenge note que le fait qu’être une femme de pouvoir et une mère ne sont nullement incompatibles. Ainsi, l’observation des 25 femmes les plus « puissantes » de France avait révélé qu’elles comptent en moyenne 2,2 enfants !

En 2010, nous n’avons vieilli que de 8 mois !

Enfin, au titre des bonnes nouvelles des dernières statistiques de l’INED, on relèvera que l’on note en 2010 une « forte hausse de l’espérance de vie, après la pause des deux dernières années ». Elle progresse en effet de quatre mois en 2010 tant pour les hommes que pour les femmes. Cependant, une récente enquête de la Direction de la recherche des études de l’évaluation et des statistiques (DREES)apporte un petit bémol à ces chiffres si encourageants. Elle révèle en effet que « la mortalité prématurée (avant 65 ans) reste élevée en France » : à cet égard, la situation de la France semble « beaucoup moins favorable (…) que dans les pays européens comparables ». La fréquence élevée du suicide explique notamment cette situation.

Aurélie Haroche

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