Les thérapeutiques ciblées du mélanome malin ont révolutionné les perspectives thérapeutiques pour les patients atteints de mélanome métastatique. L’une d’entre elles, le vemurafenib, un inhibiteur de BRAF destiné aux mélanomes mutés en V600 métastatiques a obtenu l’AMM au début de l’année 2012.
Parmi ses effets secondaires, la possibilité de survenue de carcinomes épidermoïdes et de mélanomes de novo a déjà été signalée. Cette fois, il s’agit de la transformation maligne d'un nævus congénital induite par le vemurafenib.
Ce patient de 79 ans avait un mélanome stade IV avec mutation
BRAF. Avant le traitement, avait été notée la présence d’un nævus
congénital de 2 cm X 4 cm au niveau du mollet, d'allure stable sur
les plans clinique et dermatoscopique. Après 6 mois de vemurafenib,
cette lésion s'est modifiée avec apparition d’une pigmentation plus
foncée et d’une infiltration palpable. L'examen histologique de la
pièce d’exérèse a révélé un mélanome développé sur nævus congénital
de 0,6 mm de Breslow, Clark IV avec mutation NRAS Q 61 K.
Jusqu'à 80 % des nævus congénitaux sont porteurs d'une mutation
NRAS et le vemurafenib favorise la prolifération in-vitro des
lignées mutées NRAS par une activation paradoxale de la voie
MAPK.
Cette transformation maligne d'un nævus congénital sous Vemurafenib incite à la plus grande prudence lors de la prescription de ce traitement chez les patients porteurs de nævus congénitaux.
Dr Wafa Ouazzani