Dominique Monnier
Publié le 18/12/2013
L’encéphalite auto-immune au microscope
De nombreux arguments font suspecter chez les patients atteints
d’encéphalite auto-immune, un rôle pathologique direct
d’auto-anticorps spécifiques de certaines protéines ou récepteurs
synaptiques. Parmi ces arguments, celui attestant de la similarité
parfois observée entre les symptômes neurologiques et ceux d’une
inhibition pharmacologique des récepteurs reconnus par les
autoanticorps (en particulier pour les récepteurs anti-NMDA). D’où
l’hypothèse, soutenue expérimentalement, que les auto-anticorps
pourraient modifier les boucles de régulation neuronale en inhibant
le fonctionnement des récepteurs aux niveaux pré et
post-synaptiques. D’autres résultats expérimentaux évoquent aussi
la possibilité d’un rôle direct d’autoanticorps contre les
récepteurs AMPA, GABA B, ou mGluR1 dans le développement des
troubles neurologiques. Les mécanismes physiopathologiques restent
néanmoins à étudier, et d’autres acteurs de l’auto-immunité tels
que les cytokines pourraient jouer un rôle. Jérôme Honnorat
souligne la place essentielle du clinicien dans l’identification et
la prise en charge des patients le plus rapidement possible avec
des immunomodulateurs afin de limiter les conséquences
neurologiques de l’atteinte dysimmunitaire.
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