
Pour le JIM, le secrétaire général de la Fédération nationale des accidentés de la vie et du travail (FNATH), Arnaud de Broca, revient sur ces questions en soulignant que l’enjeu du développement de la chirurgie ambulatoire n’est pas uniquement économique et qu’il est urgent de ne pas l’oublier afin d’éviter des évolutions dommageables pour les patients, alors que cette voie peut représenter pour eux également un véritable atout.
Par Arnaud de Broca, Secrétaire général de la FNATH, association des accidentés de la vie
Présenté dans le cadre d’un plan d’économies, le développement de la chirurgie ambulatoire semble devoir permettre de dépenser moins pour soigner mieux. Ainsi, il permettrait d’économiser entre 1 milliard selon les projections du gouvernement et 5 milliards d’économies selon un récent rapport de la cour des comptes.
Dommage que la question soit principalement abordée sous l’angle économique. Car elle présente bien d’autres avantages : un confort certain pour le patient qui préfère récupérer et se reposer à la maison de manière évidemment plus agréable que dans une chambre d’hôpital. Mais aussi un impact sur les risques d’infections nosocomiales, ce qui n’est pas non plus négligeable…
Personne ne peut donc s’opposer, et en tout cas pas la FNATH, qui représente les personnes accidentées de la vie, malades ou handicapées, au développement de la chirurgie ambulatoire. On peut toutefois s’interroger sur l’importance des économies réelles attendues, si l’on compte la totalité des dépenses entourant le retour des malades chez eux en taxis ou ambulances, le coût des médicaments ou du suivi en aval et en amont de l’intervention.
Repenser le parcours du patient
Mais au-delà du montant des économies possibles qui a soulevé quelques polémiques, on peut également s’interroger sur les garanties nécessaires à mettre en place. Elles font largement consensus, mais il est quand même nécessaire de les avoir en tête alors que l’on s’apprête à réaliser d’ici 2016 une opération sur deux en ambulatoire, sachant qu’actuellement 40 % des actes en chirurgie le sont, avec d'importantes variations en fonction des régions et des spécialités.Il faut être vigilant vis-à-vis de l’état de fragilité des personnes, qui ne dépend pas forcément de leur âge, mais plutôt de leur santé, de leur maladie et surtout de leur isolement. Car il peut être difficile pour un malade après une opération en ambulatoire de se retrouver chez lui, seul, en incapacité de gérer sa douleur ou des restrictions éventuelles d’activités.
Dans la plupart des spécialités, un des enjeux majeurs pour la réussite du développement de l’ambulatoire est de le préparer en amont de l’opération mais aussi de mettre en place un suivi. Finalement, il s’agit de repenser ce qui ne l’est pas assez aujourd’hui : le parcours du patient. Cela implique de mettre en place une autre organisation et une coordination renforcée entre les différents intervenants, en particulier pour les personnes les plus isolées ou démunies.