Des dermatologistes suédois se sont attachés à essayer de déterminer les facteurs ayant influé sur le pronostic des mélanomes enregistrés dans leur registre national qui comporte 4 237 patients pour lesquels le diagnostic de mélanomes de stade I ou II a été porté avant 2011. Le but était d’analyser les facteurs associés à un risque de mortalité élevé.
Il ressort de cette enquête rétrospective qu’un taux de mitose compris entre 1 et 10 mitoses/mm2 et > 10 mitoses/mm2 est significativement associé à un risque accru de mortalité. En revanche la présence de lymphocytes infiltrant la tumeur et les signes de régression ne le sont pas. Cette cohorte a fait l’objet d’une autre évaluation mais cette fois-ci sur des observations colligées entre 1989 et 1995 et cette 2ème étude retrouvait là-encore une association significative entre le taux de mortalité et le nombre de mitoses observé sur les pièces histologiques. L’autre facteur de mauvais pronostic était le stade évolutif du mélanome, la présence d’ulcérations et la constatation d’une zone de croissance verticale sur la pièce d’exérèse. En revanche, là-encore, l’infiltration tumorale lymphocytaire et les signes de régression n’étaient pas corrélés avec le mauvais pronostic.
Il s’agit d’une étude donc assez cohérente qui insiste sur la valeur pronostique du taux de mitoses tumorales et à un moindre degré de l’existence d’une ulcération tumorale mais qui ne confirme pas le caractère pronostique de l’infiltration lymphocytaire tumorale ou de signes de régression.
Dr Patrice Plantin
