
On sait que dans les grossesses gémellaires, l’augmentation du risque d’accouchement prématuré (AP) est le premier facteur de morbidité et de mortalité néonatales. Aux États-Unis, les grossesses gémellaires représentent 3 % de toutes les grossesses, mais sont à l’origine d’au moins 10 % des naissances avant terme et de plus de 30 % des naissances avec de très petit poids, et sont associées à une mortalité infantile de près de 20 %. Quel que soit le type de grossesse, la mise en évidence par échographie d’un col court est un bon facteur prédictif d’AP.
Chez les femmes ayant une grossesse unique, le cerclage est efficace en prévention des AP. En revanche, son intérêt prophylactique au cours des grossesses multiples reste à démontrer. Une nouvelle méta-analyse de trois études randomisées sur un total de 49 grossesses gémellaires permet d’en savoir plus sur ce sujet. Agées en moyenne de 28 ans, les femmes incluses dans ces études avaient été randomisées en deux groupes aux caractéristiques comparables à l’exception des antécédents d’AP (plus fréquents dans le groupe cerclage) et de l’âge gestationnel au moment de la randomisation (moins élevé dans le groupe cerclage).
Après ajustement pour ces deux facteurs, il n’y a pas de différence significative quant à la fréquence des accouchements avant 34 semaines selon qu’il y a eu ou non un cerclage (odd ratio ajusté 1,17 ; intervalle de confiance 95 % : 0,23-3,79). En ce qui concerne les critères d’évaluation secondaires également (AP à d’autres âges gestationnels, décès périnatals, hémorragie intraventriculaire, sepsis, hospitalisations en unités de soins intensifs), les résultats dans les deux groupes sont similaires. En revanche, les taux de très petit poids de naissance et de syndrome de détresse respiratoire sont significativement plus élevés dans les groupes avec cerclage.
Selon cette méta-analyse, qui repose sur des données de niveau 1, font remarquer ses auteurs, le cerclage ne doit pas être proposé en pratique clinique dans les grossesses gémellaires avec col court échographique. Cependant, seules des études sur de plus larges échantillons permettront de le confirmer formellement.
Dr Catherine Faber