
Paris, le jeudi 26 novembre 2015 – Les syndicats de médecins libéraux et au-delà d’un grand nombre de professionnels de santé continuent à contester fortement le choix du gouvernement de maintenir l’examen du projet de loi de santé, en dépit de l’impossibilité pour les praticiens de manifester leur hostilité d’une manière significative, en raison de l’état d’urgence. Le ministre de la Santé, Marisol Touraine a cependant tenu à affirmer qu’elle était consciente des inquiétudes des médecins concernant leurs « conditions de travail, les évolutions en cours dues aux nouvelles technologies, à la pression des patients ou au sentiment de manque de reconnaissance sociale ». Aussi, bien qu’il soit évidemment exclu qu’elle revienne sur son projet et plus encore sur la disposition phare de sa loi, qui cristallise le mécontentement des professionnels, soit la généralisation du tiers payant, le ministre semblait prêt à promettre de meilleurs lendemains. Elle a en effet indiqué que dans le cadre de la feuille de route qu’elle allait dresser pour l’établissement de la future convention, les considérations tarifaires ne seront nullement oubliées. « Il est bien clair dans mon esprit que le statu quo tarifaire n’est pas envisageable » a ainsi martelé Marisol Touraine à l’Assemblée nationale.
Des déclarations très insuffisantes
Cette déclaration cependant n’a pas apaisé les esprits. D’abord, parce que les syndicats insistent sur le fait que leur rejet de la loi de Santé et leurs revendications tarifaires ne sont nullement liés et qu’il ne saurait être question d’acheter l’apaisement des médecins, par quelques centimes supplémentaires. En outre, la formule utilisée par le ministre, qui ne parle pas de revalorisations, mais qui suggère uniquement sa volonté de changement (qui pourrait exemple porter sur la rémunération à l’acte ou consister à introduire de nouvelles primes à la performance) ne représente pas un gage d’être entendu, alors que l’ensemble des syndicats rappelle que les praticiens libéraux Français comptent parmi les moins bien rémunérés d’Europe.
Aurélie Haroche