Beaucoup plus de consultations pour traumatisme crânien chez l’enfant : exemple à Boston

La fréquence des traumatismes crâniens (TC) –traumatismes cranio-cérébraux et commotions cérébrales- est en augmentation chez l’enfant. Les commotions représentent certainement une part substantielle des TC, qu’il est cependant difficile de préciser en raison des imprécisions sur les comptes-rendus et les « codages » concernant ce type d’accidents. Or les commotions peuvent avoir des conséquences psycho-sociales, scolaires et physiques durables. La crainte de ces séquelles a entraîné une augmentation notable des recours aux soins médicaux.

Une équipe pluridisciplinaire de l’hôpital d’enfants de Boston a évalué rétrospectivement les consultations liées aux TC, aux urgences de l’hôpital et auprès des pédiatres de ville entre 2007 et 2013. Les données ont été recueillies à partir des demandes de remboursement des actes médicaux en ambulatoire au sein d’une association affiliée à l’hôpital (Pediatric Physician’s Organization at Children’s). L’association regroupe plus de 300 praticiens qui exercent en cabinet de 1 à 26 médecins et qui sont responsables des soins primaires de 300 000 sujets de la naissance jusqu’au jeune adulte. Les données statistiques ont été rassemblées à partir de 4 assureurs privés couvrant 25 % de la population. Les codes diagnostiques utilisés ont été « commotion », « syndrome post commotionnel », « traumatisme crânien sans lésion intracrânienne. »

De plus en plus de filles…

Sur l’ensemble des demandes de remboursement de la population assurée, le pourcentage de TC a augmenté en 7 ans de 1,3 % à 3,3 % et la proportion de filles de 35 % à 42 %. Cette augmentation était essentiellement liée aux commotions dont le pourcentage est passé de 42 % en 2007 à 72 % en 2013 soit une augmentation des consultations auprès des praticiens, urgences et spécialistes tels les neurologues de 16,9 consultations/1 000 patients/an à 67‰. La proportion respective des consultations des praticiens a augmenté plus vite que celle des consultations aux urgences. Seulement une minorité des enfants a eu des tests psychologiques et une imagerie cérébrale. Le nombre d’intervenants par patient est passé de 1 ± 1,2 en 2007 à 1,7 ± 1,4 en 2013. Le coût global pour la population analysée a cru de $13 264 pour 1 000 patients/an à $17 774 ‰ (+34 %) bien que le coût individuel ait baissé (-31 %).

Au total, cette étude montre une augmentation importante des recours aux soins primaires pour traumatisme crânien. Les auteurs souhaitent une amélioration de la formation des praticiens sur le sujet pour diminuer le recours aux consultations complémentaires.

Pr Jean-Jacques Baudon

Référence
Taylor AM et coll. : Trends in ambulatory care for children with concussion and minor head injury from Eastern Massachusetts between 2007 and 2013. J Pediatr., 2015; 167: 738-744.

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