Dans les bras de Robo K

Rennes, le samedi 5 décembre 2015 – Parmi les nombreux champs d’investigation de la robotique médicale, la rééducation suscite un intérêt certain des chercheurs. Plusieurs dispositifs ont déjà été développés, à destination notamment des patients victimes d’un AVC. Les systèmes robotisés peuvent en effet permettre de répondre à certains écueils : ils offrent une sécurité renforcée par rapport aux méthodes les plus souvent utilisées, qui ne permettent pas d’éviter par exemple le risque de chute. Par ailleurs, dans le cadre d’exercices répétitifs, les robots peuvent assurer une précision difficile à atteindre par l’homme. Enfin, ces robots pourraient permettre d’accélérer la rééducation de certains patients, freinés parfois par des problèmes structurels. Cependant, même si leur recours peut apparaître pertinent, des interrogations subsistent sur la place de ces robots, dans le cadre du lien essentiel entre praticien et patient. Par ailleurs, le manque de formation des professionnels de santé à la manipulation de ces systèmes peut être un obstacle important à leur utilisation.

Faire rimer robotique et rééducation

C’est conscient de ces multiples enjeux qu’est né le projet collaboratif ROBO-K, dont l’objectif comme le précisent ses promoteurs est de « concevoir, réaliser puis tester un robot mobile de rééducation de la marche ». Si l’entreprise Ba Systèmes et sa filiale BA Healthcare sont à l’origine de ce dispositif, l’élaboration de Robo K a bénéficié du partenariat du CEA List, du CHU de Rennes, du laboratoire de psychologie sociale Laureps et du centre mutualiste de rééducation de Kerpape et Movea. Robo K qui connaît aujourd’hui sa phase de développement final avec son installation pour évaluation au sein du service de médecine physique et de réadaptation du CHU de Rennes ainsi que dans le centre de rééducation de Kerpape a la silhouette massive et géante d’un déambulateur. Dans ses "bras", le patient va pouvoir passer toutes les étapes de la rééducation.

Dans les premiers temps, il bénéficiera d’une importante sécurité grâce à un harnais qui « supporte la plus grande partie du poids du patient. Ce qui lui permet de ne pas supporter une charge trop importante (…). Robo K, en toute sécurité, va remettre le patient dans des conditions de marche naturelle », explique cité par Ouest France Julien Cau de BA Healthcare. Au fil des différentes étapes de rééducation prévues par le programme de Robo K, le malade gagne en autonomie jusqu’à pouvoir utiliser le mode « dit transparent ». Ici, « le robot "suit" le patient, se faisant ainsi oublier de ce dernier. Ce type de fonctionnement, qui nous permet d’annoncer une marche naturelle car non entravée par un quelconque système est une innovation par rapport à ceux existants » précisent les promoteurs du projet sur le site dédié à Robo K.

Comment éviter que des robots très chers et très sophistiqués prennent la poussière

Les enjeux de l’évaluation qui a commencé à Rennes et à Kermape sont non seulement la détermination de l’efficacité du robot et des différents scénarios qu’il propose, mais aussi la mesure de l’acceptation du système par les équipes et les patients. Les concepteurs de Robo K remarquent en effet que certains dispositifs coûteux sont parfois sous utilisés « notamment en raison de leur caractère très technique, limitant le nombre de professionnels capables d’exploiter la machine et de l’appréhension de certaines catégories de patients envers des équipements parfois compliqués à installer et impressionnants ». Forts de cette observation, les créateurs de Robo K jugent essentiel de se pencher sur cette question de l’acceptation du dispositif, afin de pouvoir évaluer sa « pertinence (…) économique » et c’est pour satisfaire ce point qu’ils ont noué un partenariat avec le centre de psychologie sociale Laureps.

http://www.robo-k.fr/

Aurélie Harohe

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Vos réactions (1)

  • Robot K

    Le 07 décembre 2015

    Tient on dirait le DARPA mais lui il a des couleurs!

    Dr Claude le Garrois

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