Le C à 23 euros doit être dépassé : première "certitude" des syndicats

Paris, le vendredi 11 décembre 2015 – Immédiatement après les élections aux unions régionales des professions de santé (UPRS), les syndicats avaient manifesté la nécessité d’une union. D’une part face à l’adoption du projet de loi de santé et d’autre part dans la perspective de l’ouverture de nouvelles négociations conventionnelles en 2016. C’est d’ailleurs unis, que les syndicats participaient le vendredi 13 novembre à une journée santé morte, avant que les attentats perpétrés à Paris n’interrompent leur mouvement. Si leurs possibilités de manifester sont aujourd’hui limitées, les organisations sont toujours convaincues qu’une action forte est nécessaire et que l’union se révélera sans doute plus efficace. Même si elle demeure toujours difficile à atteindre de manière parfaite.

Une revalorisation rapide est indispensable

Les syndicats de médecins généralistes partagent cependant les mêmes constats quant à l’avenir de la profession. Tous d’abord, ils considèrent que le niveau actuel du C, à 23 euros, doit impérativement être dépassé. L’Union nationale des omnipraticiens de France (UNOF, branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français, CSMF) rappelle en effet que ce tarif est bloqué depuis janvier 2011. Face à l’urgence d’une revalorisation, les organisations se montrent peu confiantes en une issue favorable des négociations conventionnelles. D’abord, parce que les syndicats connaissent la faible marge de manœuvre économique du gouvernement. Ensuite, parce qu’ils sont échaudés par l’absence de dialogue avec le ministère de la Santé dans le cadre de la préparation de la loi de Santé. Enfin, ils jugent le calendrier programmé bien trop large : une hausse du tarif ne doit pas être attendue avant 2017. Aussi, se souvenant que les revalorisations passées n’ont été obtenues qu’au prix d’un conflit syndical dur, les organisations se préparent à une nouvelle épreuve de force.

MG France se lance, l’UNOF et la FMF pensent

Cependant, au-delà de ce diagnostic commun, les organisations qui avaient évoqué l’idée d’un appel à une action commune pour le début de l’année, continuent à diverger et à tergiverser quant à la formule à adopter. De même, les syndicats n’ont pas réussi à s’entendre sur une revendication tarifaire commune.

Côté MG France, on relance le mouvement lancé au printemps incitant les praticiens à coter 25 euros à l’instar des spécialistes. Selon l’Assurance maladie, très sévère à l’égard de ce mot d’ordre, seuls quelques centaines d’omnipraticiens l’avaient suivi. Pourtant, MG France n’hésite pas à continuer à défendre ce mode d’action mais tient à souligner que ce passage à 25 euros « ne résume » pas les ambitions tarifaires du syndicat. Au sein de la Fédération des médecins de France (FMF), on préfère consulter la base pour se prononcer tant sur la méthode que sur l’objectif à atteindre. La période de réflexion est également encore en cours au sein de l’UNOF-CSMF, qui il y a quelques semaines avait pour sa part défendu le principe d’un tarif de consultation minimum de 31 euros, avec des modulations en fonction de la complexité de l’acte.

Qu’êtes-vous prêt à faire et pourquoi ?

Aussi, plutôt qu’un mouvement tarifaire commun, les syndicats se sont entendus sur le principe du lancement d’une enquête auprès de leurs adhérents pour déterminer leurs attentes et plus encore leur détermination. Quel mode d’action aurait leur préférence ? Grève administrative, augmentation tarifaire unilatérale comme le prône MG France, cessation de la participation à la permanence de soins : les syndicats souhaitent préparer une action répondant aux mieux aux aspirations des praticiens sur le terrain afin d’en assurer un plus grand succès.

Affaire à suivre.

Aurélie Haroche

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