Préserver la santé mentale des astronautes : un projet pas si space

Hanover, le samedi 9 janvier 2016 – Les vols spatiaux habités de longue durée exposent les astronautes à un risque de troubles psychologiques favorisés par le confinement et l’isolement. Alors que certains rêvent dans l’avenir de pouvoir envoyer des hommes sur Mars, la prévention de ces complications apparaît plus essentielle encore que par le passé. De nombreuses équipes aux Etats-Unis, notamment celle du physicien et ancien astronaute Jay Buckley à Dartmouth, se consacrent à l’élaboration de programmes destinés à préserver la santé psychique de ceux qui sont envoyés dans l’espace. Dans ce cadre, l’utilité de la réalité virtuelle, dont les effets potentiellement positifs sur la réduction du stress post traumatique sont déjà au cœur de plusieurs travaux, est étudiée.

Se promener dans une petite ville britannique à quelques centaines de kilomètres du Pôle Nord

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La nature, le soleil, les arbres et autres éléments de verdure, contribuent probablement à protéger l’individu de différents troubles mentaux. Chez les astronautes, notamment, la privation de tels contacts pourrait a contrario accroître le risque de développement de certains symptômes. La réalité virtuelle pourrait-elle être une réponse à cet écueil ? C’est l’objet d’une expérimentation lancée par l’équipe de Jay Buckley. Un programme visant à évaluer l’efficacité de la réalité virtuelle dans ce cadre est ainsi actuellement conduit auprès des militaires installés sur la base d’Alert, à 817 kilomètres du Pôle Nord. Sur ce site qui représente l’endroit habité le plus au nord de la planète, les militaires sont confrontés à un environnement très sombre et monotone. Arbres, fleurs et soleil sont absents de leur quotidien. Récemment, ces hommes ont reçu des casques de réalité virtuelle, grâce auxquels ils peuvent soit admirer d’un point fixe un paysage apaisant (plage, montagne…), soit se promener grâce au programme Virtual Wembrury, dans une charmante petite ville balnéaire britannique. L’objectif de Jay Buckley est d’une part de déterminer quel type de programme est préféré et surtout d’observer si ces dispositifs ont un effet sur le niveau de stress et d’anxiété des utilisateurs. En cas de résultats concluants, les astronautes de la NASA pourraient à leur tour être invités à tester ce dispositif et notamment le programme Virtual Wembury développé par le professeur Robert Stone de l’Université de Birmingham. L’utilité éventuelle de ce genre de systèmes chez les personnes privées de toute mobilité pour des raisons médicales est également actuellement à l'étude en Grande-Bretagne.


Léa Crébat

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