A contrario de la France, quelques pays autorisent les pharmaciens d’officine à pratiquer certaines vaccinations et en particulier la vaccination antigrippale. Cette dernière peut ainsi être faite en officine depuis 2002 au Royaume-Uni mais la prise en charge à 100 % par le NHS (National Health Service), qui concerne les patients de plus de 65 ans ou « à risque », n’était possible, jusqu’à récemment qu’en cabinet médical. Afin d’évaluer le profil de ceux qui se font vacciner contre la grippe en officine, une équipe anglaise a analysé les données démographiques recueillies sur une période de 6 mois (saison hivernale 2014-2015) auprès des patients à l’occasion de leur visite pour vaccination dans un des établissements d’une grande chaîne de pharmacies.
Des patients jeunes et en zones moins peuplées
Au total 1 741 patients ont été interrogés dans 55 pharmacies (64,6 % de femmes). Ils sont jeunes (médiane de 50 ans) et présentent pour 48,8 % d’entre eux un niveau d’étude avancé ou appartiennent à une classe socioprofessionnelle élevée. Si l’on compare les zones d’habitation des patients se rendant régulièrement en pharmacie et celles des patients qui viennent s’y faire vacciner, on constate qu’il s’agit de zones moins peuplées dans le second cas. La facilité et l’accessibilité du dispositif sont les raisons les plus souvent avancées par les patients qui choisissent de se faire vacciner en pharmacie parmi lesquels 25,6 % peuvent bénéficier d’une prise en charge à 100 % mais préfèrent payer la vaccination. Un tiers (36,7 %) de cette catégorie est composée de professionnels de santé.
Cette étude confirme les observations déjà faites dans d’autres pays comme le Canada. Les auteurs concluent que la vaccination en pharmacie apparaît complémentaire du circuit médical, en particulier à destination des populations plus jeunes ou vivant en zones moins peuplées. Il permet au total d’améliorer la couverture vaccinale antigrippale au Royaume-Uni. L’accessibilité des structures officinales, notamment les plages horaires larges, est primée par les patients dont ceux qui acceptent de payer leur couverture vaccinale alors qu’éligibles à une prise en charge à 100 %.
Il est à noter qu’en cette saison 2015-2016, le dispositif de prise en charge à 100 % a été étendu également aux officines en Grande-Bretagne, ce qui laisse présager une augmentation de la couverture vaccinale.
Florian Slimano
