Le mélanome de Dubreuilh (ou lentigo malin) s’observe avec prédilection au niveau du visage des sujets âgés et l’un de ses facteurs de risque est probablement l’insolation chronique de la face.
La présentation clinique est celle d’une tache pigmentée plus ou moins foncée et plus ou moins irrégulière. Son traitement est classiquement chirurgical mais la localisation et le caractère lentement évolutif ont conduit à rechercher des alternatives thérapeutiques.
L’imiquimod utilisé également dans les carcinomes basocellulaires plans est une de ces alternatives.
Ce travail suisse a essayé d’établir une corrélation entre la réponse des mélanomes de Dubreuilh à l’imiquimod et leurs caractéristiques histologiques. Il s’agit d’une étude monocentrique et non randomisée qui a concerné 89 patients, 34 hommes et 55 femmes, d’âge médian 72,5 ans.
Les caractéristiques histologiques étudiées étaient l’atteinte folliculaire ou non de la prolifération mélanique, le nombre de mélanocytes observés par champ, la situation au niveau de l’assise basale ou en position supra-basale des mélanocytes, la présence ou non de cellules pagétoïdes, l’épaisseur de la tumeur, le diamètre maximum des tumeurs, la localisation et l’existence ou non d’une réaction inflammatoire.
Il ressort de l’étude statistique univariée que 2 éléments sont associés à une récidive après traitement par imiquimod : il s’agit du nombre total de mélanocytes par millimètre et le nombre de mélanocytes au niveau de l’assise basale et de l’assise supra-basale. Selon cette étude, on peut donc prédire, dès l’histologie, la réponse du mélanome de Dubreuilh à l’imiquimod laquelle sera d’autant meilleure que le nombre de mélanocytes par millimètre sera inférieur à 33 et qu’il n’existera pas de mélanocytes en position supra-basale.
Ces critères histologiques sont probablement discutables mais peuvent orienter le choix du traitement.
Dr Patrice Plantin
