Médecins du Monde appelle à une plus large diffusion de la naloxone

Paris, le mercredi 27 juillet 2016 – À l'occasion de la Journée internationale de sensibilisation aux overdoses qui se tient aujourd’hui, l’association Médecins du monde (MDM) interpelle les autorités sanitaires en faveur d'une plus large diffusion de la naloxone en spray nasal.

Le 27 juillet dernier, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) accordait une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) de cohorte à la naloxone en spray, pour le traitement d'urgence des overdoses aux opioïdes. Elle a conditionné son accès à une prescription médicale, par les médecins exerçant en centres de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA), ou dans les services d'addictologie et des urgences à l'hôpital, ou encore en unité sanitaire en milieu pénitentiaire. Ces strictes précautions, éloignées de la libéralisation qu’ont connue plusieurs pays empêcheront sans doute que la France connaisse tous les avantages de la diffusion de ce médicament.

C'est une « avancée insuffisante au regard des enjeux posés par les overdoses aux opiacés. Près de 300 personnes en moyenne meurent d'une overdose par année en France », dénonce ainsi MDM, précisant que ces chiffres sont largement sous-estimés.

Le médecin est rarement présent lors d’une overdose…

MDM préconise « une mise à disposition communautaire auprès des usagers et de leurs proches de la Naloxone pour la rendre accessible aux personnes concernées. En effet,  un médecin est rarement présent lors d’une overdose » rappelle l’organisation.

Elle déplore également que les CAARUD (centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues)   soient exclus de l’ATU alors que leur a été confiée la mise en œuvre des expérimentations de salles de consommation à moindre risque (SCMR).

L’Académie de médecine s’était également prononcée en ce sens en proposant en juin que ce spray soit « mis à la disposition de l'entourage des héroïnomanes et accessible pour tous, en cas de besoin, sur l'exemple des défibrillateurs cardiaques ».

Pourquoi si cher ?

MDM évoque également le problème du prix qui oscillera en France entre 100 et 130 euros la boîte de quatre kits de Nalscue alors qu’« un outil similaire, distribué au Royaume-Uni, coûte moins de 25€ ». L’association s’interroge encore : « la question du financement de ces kits pour les CSAPA inclus dans la cohorte n’est pas non plus évoquée : disposeront-ils de moyens financiers supplémentaires leur permettant d’acheter ces kits ? »

Frédéric Haroche

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