
Paris, le vendredi 28 octobre 2016 - Suppression de l’obligation vaccinale contre le tétanos, forte recommandation pour la diphtérie, la poliomyélite, la grippe et obligation pour l'hépatite B, ce sont les quelques modifications proposées par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) dans son avis relatif aux obligations vaccinales des professionnels de santé mis en ligne le 27.10.2016.
Le HSCP s'intéresse donc aux vaccinations mentionnées à l’article L.3111-4 du code de la santé publique, tétanos, diphtérie, poliomyélite, grippe, typhoïde et hépatite B, mais aussi à la rougeole, la coqueluche et la varicelle.
Pour le tétanos, au vu du risque nul de transmission soignant soigné, le HCSP considère l'obligation de la vaccination non pertinente, précisant que « seuls les personnels de secours (pompiers, SAMU) ou de médecine de catastrophe peuvent être exposés dans le cadre professionnel ». A propos de la diphtérie et de la poliomyélite, le HCSP préconise de lever l'obligation vaccinale et introduit le terme de « forte recommandation », comme dans la population générale adulte (l'obligation ne concernant que les nourrissons et les enfants). Il envisage cependant une obligation de rappel en cas de modification inattendue de l’épidémiologie de ces infections.
S'agissant de la vaccination contre la grippe, il est partisan du statut quo, la forte recommandation, « mais qu’elle puisse éventuellement être rendue obligatoire en situation de pandémie ». L'obligation annuelle pourrait s'envisager « quand des vaccins plus efficaces seront disponibles ». Il est en faveur de la suppression de l'obligation vaccinale contre la typhoïde qui ne concerne que le personnel de laboratoires d’analyses médicales.
Concernant la vaccination contre le virus de l’hépatite B, au contraire, il recommande un maintien de l'obligation pour les professions médicales pharmaceutiques et paramédicales, (etc.) ainsi qu'aux étudiants de ces filières.
Par ailleurs, le HCSP évoque les vaccinations contre la rougeole, la coqueluche et la varicelle qui lui paraissent mériter une obligation (actuellement simplement recommandées), parce « qu’elles présentent un intérêt indiscutable au vu de l’épidémiologie des pathologies concernées et des risques, avérés, pour les soignants et les patients. »
Le HCSP souhaite que « les modalités d’indemnisation des effets indésirables des vaccins recommandés en milieu professionnel soient alignées sur celles des vaccins obligatoires.»
Enfin il estime qu' « un vaccin obligatoire devrait être disponible sous forme monovalente évitant le recours à des vaccins combinés mélangeant valences obligatoires et non obligatoires. »
Cet avis s'inscrit dans la temporalité de la concertation citoyenne nationale. Le HSCP tient à préciser que l'abandon d'une l'obligation ne signifie pas remise en question de l’intérêt de cette vaccination, ni pour les professionnels de santé, ni dans la population générale.
http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=577
Marjolaine Labertoniere