
Paris, le jeudi 3 novembre 2016 – En marge du mouvement de grève infirmier du 8 novembre prochain et d’une pétition sur la souffrance des soignants qui a déjà recueilli plus de 45 000 signatures, Nathalie Dépoire, présidente de la Coordination Nationale Infirmière a publié une lettre ouverte acerbe sur la responsabilité des gouvernements successifs dans le phénomène de la souffrance au travail des professionnels de santé.
Les griefs remontent au « plan Hôpital 2007 » et à l’adoption de la Tarification à l’Activité (T2A) qui, selon elle, a donné la priorité aux « actes tarifés au détriment de la dimension humaine du soin ». Le gouvernement actuel n’est pas épargné, notamment son « plan triennal d'économie (…) à savoir l'amaigrissement de 3 milliards d'euros du budget des hôpitaux [qui] a amplifié le malaise » et a provoqué « la dégradation des conditions de travail et de prise en charge ». L’attitude de Marisol Touraine est également fustigée « plutôt que d'être attentive aux incidences, notre ministre de tutelle dresse fièrement un bilan chiffré, positif selon elle, mais contestable et contesté par ailleurs » et elle est même accusée de « mensonge par omission » lorsqu’elle évoque sur les ondes des hausses de salaires chez les infirmières.
A Nathalie Dépoire de conclure cette missive au vitriol : « la vérité, Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, c'est que le régime drastique dans lequel vous plongez le système de santé met en péril de nombreuses vies, celles de soignants et celles de patients ».
Frédéric Haroche