
Paris, le vendredi 25 novembre 2016 – Bien qu’Alain Juppé ait insisté au cours du débat télévisé qui l’opposait à François Fillon pour rappeler qu’il était très attaché à la liberté d’installation, certains de ses soutiens ne se montrent pas aussi catégoriques en la matière. Ainsi, le député UDI d’Eure-et-Loir, Philippe Vigier qui lui a apporté sa voix, a déposé il y a quelques semaines une troisième proposition de loi visant à restreindre la liberté d’installation. Considérant que les mesures incitatives déployées jusqu’à aujourd’hui de même que celles qui s’annoncent sont ou seront inefficaces, son projet visait à augmenter le numerus clausus afin qu’il s’adapte aux besoins des régions. Le texte mettait également en place des ECN régionalisées. Il préconisait encore de faire passer la durée du stage obligatoire en ambulatoire de six à douze mois. Surtout dans les zones connaissant les situations les plus difficiles, zones qui pourraient être désignées par les Agences régionales de Santé (ARS), Philippe Vigier voulait contraindre les jeunes médecins à s’installer pendant trois ans dans la région où ils ont effectué leurs études.
Augmentation du numerus clausus
Examinée hier par l’Assemblée nationale, la proposition de loi a été rejetée en première lecture. Le ministre de la Santé s’y est montré très opposée. Dans un long discours, Marisol Touraine a invité à faire confiance à la nouvelle génération. Elle a rappelé les différentes actions menées par le gouvernement pour renforcer l’attractivité des territoires délaissés. Tout en considérant comme légitimes les inquiétudes à l’origine du texte, elle a néanmoins considéré que les mesures envisagées auraient pour « conséquence inéluctable » l’émergence d’une médecine à deux vitesses, en raison du risque de déconventionnement. Son avis a été suivi par l’Assemblée nationale qui a repoussé la proposition.
Enfin, pour confirmer sa détermination à lutter contre les zones désertifiées, Marisol Touraine a annoncé une augmentation de 11 % du numerus clausus. Les 478 places supplémentaires bénéficieront d’abord aux facultés des regions les moins dotées.
Léa Crébat