
Paris, le mercredi 18 janvier 2016 – Le bilan démographique de la France en 2015 était décevant. L’augmentation du nombre de décès, liée notamment à la grippe, avait entraîné une "forte baisse" du solde naturel, passé de + 259 000 à + 205 000. Si le solde naturel continue à diminuer, on ne constate pas en 2016 un même fossé. En outre, les fluctuations du solde naturel sont désormais liées à la diminution du nombre de naissances et non plus à la progression des décès.
En effet, en 2016 comme en 2015, la "fécondité" (telle que définie par les démographes) des femmes Françaises est en baisse après huit ans de stabilité. Elle atteint désormais 1,93 enfant par femme, ce qui demeure cependant le taux le plus élevé d’Europe avec l’Irlande. C’est notamment chez les 25/29 ans que la baisse de la fécondité est la plus marquée. Cependant, l’âge moyen des mères (30,4 ans) n’a pas évolué en 2016 (il ne dépassait pas 29,3 ans en 2001).
Une espérance de vie qui renoue avec une tendance à la hausse
Parallèlement à un nombre de décès moindre en 2016 (- 7000), l’espérance de vie qui avait légèrement diminué en 2015 est de nouveau en hausse et est de 85,4 ans pour les femmes (contre 85,1 en 2015 et 84,2 en 2006) et de 79,3 ans pour les hommes (contre 79 ans en 2015 et 77,1 ans en 2006). Ainsi, renoue-t-on avec des niveaux enregistrés en 2014. Si l’écart continue à s’amenuiser entre les hommes et les femmes (atteignant aujourd’hui 6,1 ans contre 7,9 ans en 1996), il reste supérieur à celui de plusieurs autres pays européens.
La différence entre les sexes n’est en effet plus que de quatre ans aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, à Chypre et en Suède, ce qui confirme la persistance de marges d’amélioration dans la lutte contre les causes de décès "prématurés" qui touchent prioritairement les hommes avant soixante ans. On notera enfin que si la population française continue de vieillir avec 19,2 % des personnes vivant en France ayant 65 ans ou plus, cette proportion est inférieure à la moyenne européenne. C’est en Italie que les seniors sont les plus nombreux quand l’Irlande est le pays le moins marqué encore par le vieillissement de sa population, ce qui correspond au dynamisme des taux de fécondité.
Léa Crébat