
Laigneville, le samedi 20 mai 2017 - Le 17 mai au matin, le corps sans vie d’un homme âgé était découvert, par son auxiliaire de vie, à son domicile de Laigneville, une commune de l’Oise de 5000 habitants.
La matinée qui s’en est suivie a été consacrée par la municipalité à rechercher un médecin pour constater le décès, entre refus du SAMU et inconséquence de l’Agence régionale de santé.
Défense de mourir !
Réagissant à cette mésaventure, le maire, Christophe Dietrich, a
pris un arrêté d’interdiction de mourir dans sa commune qu’il
reconnaît « totalement absurde (…) autant que la situation
».
Se faisant le porte-voix des maires de petites communes, il
explique : « nous avons de plus en plus de mal à trouver des
médecins pour constater les décès sur nos communes, et cela prend
des heures, sans parler du mur administratif qui se dresse à nous
dès lors que l’on ne trouve pas de praticien ».
Prêcher dans le désert
Plus globalement il pointe la situation des déserts médicaux de plus en plus nombreux, fruit, pour lui « du manque de courage politique des différents gouvernements qui se sont succédés depuis plusieurs décennies, mais aussi de l’obstruction systématique des « médecins-députés » qui siégeaient à l’assemblée et qui ont refusé toute réforme du système médical ».
Après avoir balayé d’un revers de main « le développement de la télémédecine prônée par notre nouveau président », il propose une batterie de mesures…qui seront loin de faire l’unanimité auprès du corps médical.
Il avance ainsi la nécessité de régionaliser les diplômes et d’obliger les médecins formés dans une région à y exercer une dizaine d’années, de mettre en place un numerus clausus régional ainsi qu’un quota minimum de médecins par habitant.
Frédéric Haroche