
Paris, le mercredi 7 juin 2017 - Parmi les raisons qui suscitent quelques défiances chez les représentants des professionnels de santé libéraux vis à vis d'Emmanuel Macron, le flou de sa position sur le tiers payant est un point central. Pendant la campagne, le candidat d'En Marche! a répété qu'il était favorable à un tiers payant généralisable mais pas obligatoirement généralisé, une formule laissant la place à l'ambiguïté absente des discours des autres candidats.
Si le Conseil Constitutionnel en supprimant le caractère opposable du tiers payant sur la part remboursée par les mutuelles a jugulé le malström administratif qui s’annonçait, le maintien de l'obligation concernant la part Sécu à partir de la fin de l'année représente un point de crispation pour certains syndicats quand d'autres comme MG France se montrent moins préoccupés.
La nomination d'Agnes Buzyn avenue de Ségur n'a pas offert plus d'éclaircissement, l'ancienne présidente de la Haute autorité de santé ne s'étant jamais exprimée sur le sujet. Cependant ses premiers contacts avec les représentants des médecins libéraux (la Fédération des médecins de France et MG France) ainsi qu'avec l'Ordre des médecins ont confirmé la volonté d'instauration d'un climat de confiance. Enfin aujourd'hui, Edouard Philippe dans une interview au Parisien évoque le souhait du gouvernement d’évaluer le dispositif. Il reconnaît qu’au « moment du vote de cette réforme », il était « dubitatif ». Il remarque encore qu’elle « va dans le sens d’une forme de dématérialisation de ce que représente le coût de la santé ». Aujourd’hui, son objectif reste de privilégier la « simplicité » du dispositif. Si ces déclarations n’offrent pas encore de réponse définitive aux interrogations des praticiens, elles confirment la volonté de dialogue et de souplesse du gouvernement sur ces sujets.
M.P.