Vers une hausse du forfait hospitalier de deux euros

Paris, le mercredi 27 septembre 2017 - Le ministre de la santé présentera demain les principales mesures et l'architecture du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2018. Il s'agit pour tous les gouvernements d'un exercice délicat qui doit conjuguer objectif de retour à l'équilibre (ici en 2020 !) et anticipation réaliste des dépenses et des recettes (hausses du prix du tabac et de la CSG sont au programme). Traditionnellement, l'exercice ne permet pas d'éviter certains désappointements. Le cru 2018, premier de l'ère Macron, ne devrait pas faire exception.

Forfait hospitalier : une hausse rendue nécessaire par l’inflation

Si plusieurs des orientations suivies par le gouvernement ne devraient guère s'éloigner des voies tracées par son prédécesseur, en matière de promotion des médicaments génériques notamment (Agnès Buzyn espère au total dégager plus d'un milliard d'euros d'économies sur les médicaments), d'autres mesures sont plus inattendues. Le gouvernement prévoit ainsi une hausse du forfait hospitalier, qui selon plusieurs sources médiatiques devrait atteindre deux euros. Le forfait hospitalier est bloqué à 18 euros depuis 2010, date à laquelle son passage à 20 euros avait déjà été envisagé. Cette progression est une nécessaire adaptation à l'inflation selon Agnès Buzyn sur l'antenne de BFM-Tv. La recette supplémentaire devrait s'élever à 100 millions d'euros par an pour les établissements hospitaliers. Ce bol d'air est particulièrement bienvenu a salué le patron de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux qui estime que le gouvernement ne pourra cependant faire l'économie d'une réforme plus structurelle.

Il pourrait être rapidement entendu : le PFLSS devrait compter des mesures concernant l'assouplissement de la tarification à l'activité (T2A) dont les effets pervers sont de plus en plus régulièrement dénoncés ce que le gouvernement précédent n'a qu'insuffisamment pris en compte.

Inflation du coût des mutuelles en vue !

Mais du côté des mutuelles qui seront, comme Agnès Buzyn l'a déjà suggéré, largement mises à contribution pour assurer le financement de cette hausse, le courroux est marqué. « On ne peut pas dire que ce ne sont pas les Français qui paieront. Les mutuelles, ce sont les Français qui les paient. Quand on augmente les dépenses des mutuelles, on augmente les dépenses des Français » a réagi le patron de la Mutualité Française, Thierry Beaudet. Ainsi la répercussion de la hausse du forfait hospitalier sur les cotisations ne fait aucun doute : « Ces dépenses ont un impact sur les cotisations » a ainsi averti Thierry Beaudet, estimant le coût de la mesure à 180 millions d’euros pour les complémentaires. Une  telle perspective alourdira encore les frais dévolus aux mutuelles par les Français, alors que la réforme du contrat responsable a considérablement modifié leur prestation. D'une manière générale, alors que la Mutualité s'est récemment (une nouvelle fois) enorgueillie du fait que la France offrait le reste à charge le plus faible d'Europe, on peut se demander si la progression constante du coût des mutuelles n’amoindrit pas dans les faits cet avantage.

Des attentes nombreuses

On notera encore que l'objectif national des dépenses d'assurance maladie devrait être de 2,3%, répondant aux promesses d'Emmanuel Macron, avec un léger avantage, assez rare, pour la ville. Concernant les autres détails, notamment le sort réservé à la liberté accordée au patron de l'Assurance maladie pour baisser unilatéralement les tarif de certaines spécialités, sujet sur lequel Agnès Buzyn a soufflé le chaud et le froid et qui retient fortement l'attention des syndicats de médecins libéraux, les précisions de demain sont espérées avec impatience.

Aurélie Haroche

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Vos réactions (1)

  • Une hausse de plus, c'est la seule reponse de nos bacs+20

    Le 27 septembre 2017

    Une hausse de + de 10%...et on nous fait croire que c'est l'inflation !
    Les impôts ou autres forfaits sont la seule réponse de nos dirigeants...et Macron appelle ça de la réforme en profondeur !
    Je suis mort de rire ou plutôt bientôt mort tout court de cette bétise permanente de nos décideurs !
    J'en ai marre de ces despotes, énarques en tout genre bien assis dans leur job qui n'est que de la représentation en costard cravate!

    Laurent Tomas

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