
Paris, le jeudi 19 octobre 2017 - Le secrétaire d’Etat chargé de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a commandé un rapport au Haut Conseil à l’Egalité pour faire la lumière sur le « phénomène des violences obstétricales ». En marge de ces travaux, le Ciane (Collectif interassociatif autour de la naissance) propose ses recommandations.
Soulignons dans un premier temps que ce collectif inclut derrière le terme générique de "maltraitance" la violence verbale (dénigrement, propos infantilisants, sexistes, homophobes, humiliants, menaces, intimidations) ; le déni de la douleur exprimée (césarienne à vif, minimisation du ressenti de la patiente) ; l’absence d’information et de recherche du consentement et le non respect du refus de soins ; l’absence d’accompagnement ou de bienveillance ; l’absence de respect de l’intimité et de la pudeur et enfin la brutalité des gestes et des comportements.
Certaines propositions de ce collectif ne manquent pas d’intérêt, ainsi la nécessité de « documenter les maltraitances », d’« informer les usagers », de « sensibiliser et former les soignants » ou encore de « promouvoir la communication patients/soignants ».
Un Observatoire à observer
Cependant, la proposition qui suscitera sans doute le plus de commentaires concerne la création d’un « Observatoire national de la maltraitance envers les patients », gouverné par des « associations d’usagers agréées ».
« La maltraitance n’étant pas circonscrite à l’obstétrique ni à la gynécologie » explique le CIANE qui souhaite donc qu’un tel organisme serve « à recenser l’ensemble des maltraitances liées aux soins ». Cette nouvelle "institution" devrait disposer « de moyens humains et financiers » et aurait pour but d’organiser « la collecte d’informations issues de plusieurs canaux ». Il s’agira notamment de colliger les témoignages des patients « victimes » et d’inciter la population « à signaler les actes maltraitants ». Rien n’est dit cependant sur le traitement de ces informations, notamment sur la recherche de leur véracité, ni sur leur utilisation.
Or, si l’Observatoire venait à se transformer en un instrument
de dénonciation sans filtre, il pourrait peser d’une manière
contre-productive sur la relation médecin/patient !
F.H