
Pendant l’épidémie de grippe 2016-2017, le virus en circulation était, dans plus de 96 % des cas, le virus A(H3N2). Il correspondait bien à la souche comprise dans le vaccin A/Hong Kong/4801/2014. La grippe a été malgré cela particulièrement sévère chez les personnes âgées, comme lors des épidémies de 2011/12 et 2014/15 qui avaient été marquées par la dérive antigénique du virus A(H3N2) majoritairement circulant.
Les résultats de la surveillance effectuée par les réseaux Sentinelles viennent d’être rendus publics et permettent de se faire une idée plus précise de l’épidémie qui a sévi l’hiver dernier. Le seuil épidémique a été atteint au cours de la semaine du 12 au 18 décembre et le pic s’est situé à la 3ème semaine de janvier 2017, l’incidence diminuant ensuite. Entre début octobre 2016 et fin janvier, les médecins participants du réseau Sentinelles ont réalisé 2 513 prélèvements naso-pharyngés, dont la moitié était positive à au moins 1 virus grippal et il s’agissait du A(H3N2) pour 96,8 % des prélèvements.
Taux d’efficacité de 35 % pour les personnes de plus de 65 ans
Au cours de cette épidémie, le taux moyen d’efficacité du vaccin contre le virus A(H3N2) a été de 48 % (intervalle de confiance à 95 % : 22 % à 66 %). Il s’agit là du taux d’efficacité pour l’ensemble de la population et des nuances doivent être apportées. Il est en effet de 34 % pour l’ensemble des groupes-cibles et de 35 % pour les personnes de plus de 65 ans, avec toutefois un intervalle de confiance relativement large (23 % à 66 %) du fait du petit nombre de personnes constituant l’échantillon, ce qui relativise la significativité statistique du résultat.
Ces taux d’efficacité du vaccin pour les personnes âgées au cours de l’épidémie 2016-2017 sont comparables à ceux obtenus au Canada ou dans l’ensemble de l’Europe, mais supérieurs à ceux rapportés au cours des épidémies de 2011-12 et 2014-15. Rappelons-nous que le virus A(H3N2) est responsable de tableaux plus sévères que le virus A(H1N1)pdm09 ou les virus B, particulièrement pour les groupes à risque.
Dr Roseline Péluchon