Déserts médicaux : Agnès Buzyn affirme son opposition à la coercition

Paris, le lundi 20 novembre 2017 - Dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2018 au Sénat, 120 sénateurs centristes, communistes et Les Républicains avaient déposé six amendements visant à contraindre l'installation des médecins dans les territoires sous dotés.

En substance, ces textes visaient à obliger les jeunes médecins à s'installer dans les zones sous dotées identifiées par les agences régionales de santé (ARS) « pour une durée au moins égale à deux ans » et/ou d’imposer le conventionnement sélectif dans les zones sur dotées.

« Pas un procès contre les médecins » et autres paradoxes

Plusieurs sénateurs ont pris la parole pour soutenir ces projets. « Il ne s'agit pas pour nous d'instruire un quelconque procès contre les médecins mais de faire le constat de l'insuffisance voire de l'échec des mesures incitatives au regard de la désertification médicale et de l'égalité d'accès des citoyens », a argué Dominique Watrin, sénateur du Pas-de-Calais du groupe communiste républicain citoyen et écologiste (CRCE).

« Le système de régulation reposant sur le conventionnement sélectif existe déjà pour la plupart des professions de santé et a largement fait preuve de son efficacité »,  a fait valoir, quant à lui, Loïc Hervé, sénateur centriste de la Haute-Savoie…La palme du paradoxe revenant sans doute à la sénatrice centriste de l'Orne, Nathalie Goulet qui a déclaré « quoique les mesures contraignantes ne soient pas efficaces. Essayons-les ! ».

Pas d’élargissement du numerus clausus ni de contrainte à l’installation

Agnès Buzyn a elle défendu la liberté d’installation et dans un « un même temps » très macronien a plaidé pour ne pas élargir le numerus clausus (considéré par certains comme la clef de voute du problème des déserts) et ne pas mettre en place de mesures coercitives à l’installation.

Pour elle, le secret de la régulation des zones sur denses passe par l’association de « la tarification à l'acte une régulation par la qualité et la pertinence des actes ».

Les six amendements ont finalement été rejetés, mettant un point final aux discussions avant le vote solennel attendu pour mardi.

F.H.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions

Soyez le premier à réagir !

Les réactions aux articles sont réservées aux professionnels de santé inscrits
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.

Réagir à cet article