Hôpital : un décret vient diminuer la rémunération des "mercenaires" de la médecine

Paris, le lundi 27 novembre 2017 - Un rapport parlementaire publié en décembre 2013 avait dénoncé l’importance du recours à l'intérim et à ceux qu’on avait alors surnommé les médecins "mercenaires" dans les hôpitaux. Le document estimait alors qu’ils coûtaient 500 millions d'euros par an aux établissements et que l’intérim n’était pas sans risque pour les patients ; bien qu’il représente le seul moyen de pallier un manque d’effectifs prégnant.

Son auteur, le député Olivier Véran (LREM, ex-PS), avait à l'époque formulé une dizaine de recommandations, parmi lesquelles un plafonnement des rémunérations.

C’est désormais chose faite à la suite d’un décret paru ce dimanche au Journal officiel. Ce plafonnement commencera à partir de janvier 2018 et s'étendra de manière dégressive jusqu'en 2020.

Le décret fixe ainsi « un salaire brut maximum pour la rémunération d'un praticien (médecin, dentiste ou pharmacien) mis à disposition dans un établissement public de santé par une entreprise de travail temporaire pour une journée de vingt-quatre heures de travail effectif  (…). Ce salaire brut sera calculé au prorata de la durée de travail effectif accompli dans le cadre de la mission ».

Dans un arrêté, également publié ce dimanche, le plafond est fixé « pour une journée de vingt-quatre heures de travail effectif, à 1 170,04 euros » à compter de l'année 2020.
Pour 2018, ce plafond est « de manière transitoire, porté à 1 404,05 euros », et à « 1 287,05 euros pour l'année 2019 ».

Par ailleurs, le décret impose aux agences d'intérim « de renseigner les établissements publics de santé sur les qualifications, l'autorisation d'exercice, l'aptitude, ainsi que le non-cumul d'activité ».

Frédéric Haroche

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Vos réactions (1)

  • Le fond du problème n'est est pas réglé

    Le 28 novembre 2017

    Diminuer les scandaleux tarifs quelquefois pratiqués pour un intérim est sans doute nécessaire, mais le fond du problème n'est est pas réglé pour autant : comment retenir les jeunes médecins à l’hôpital après leur formation? Ils vont gagner 3.500 Euros/mois comme praticien hospitalier, dans le privé... au moins le double.

    Cette inadéquation est la principale cause du départ des médecins vers des horizons plus attractifs après 12-15 ans d'études difficiles.

    Dr Astrid Wilk

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