
La question du timing
La chirurgie était récente (jours 1 à 10) chez plus d’un participant sur trois (n=49 ; 37 %) et plus tardive (J11 à 90) chez les 85 autres (63 %). Dans 86 cas (64 %), il s’agissait d’une intervention considérée comme majeure et mineure dans les autres cas (n=48 ; 36 %). Au total, une hémorragie au niveau du site opératoire est survenue chez 9 patients (7 %) dans les suites de la TIV. Dans 4 cas (3 %), il s’est agi d’un accident hémorragique sérieux, mais aucun décès n’a été in fine déploré. Une hémorragie létale a cependant été déplorée, mais elle a touché un territoire éloigné du site opératoire. La fréquence des saignements au niveau de ce dernier était nettement plus élevée en cas d’acte chirurgical récent, soit 14,3 % versus 2,4 % dans l’autre cas de figure, ce qui conduit à un odds ratio ajusté (ORA) de 10,73 (intervalle de confiance à 95 % [IC] : 1,88-61,27). En revanche, le type d’intervention, majeur ou mineur, a eu une moindre incidence sur le risque hémorragique, soit 8,1 % vs 4,2 % avec un ORA de 4,03 (IC : 0,65-25,04). La mortalité hospitalière globale a été estimée à 8,2 % et la fréquence des hémorragies cérébrales asymptomatiques à 9,7 %.De cette étude rétrospective portant certes sur un effectif restreint, il ressort que face à un AVCI post-opératoire, la TIV peut être utilisée malgré la contre-indication que représente l’acte chirurgical récent. Le risque hémorragique semble modéré quoique réel et, de ce fait, l’indication de la TIV doit reposer sur une évaluation soigneuse et appropriée du rapport bénéfice/risque, notamment en cas d’intervention récente ou très récente (<10 jours) où le risque d’une hémorragie au niveau du site opératoire apparaît supérieur.
Dr Philippe Tellier