Les députés de la majorité vont-ils prendre des libertés pour adopter l’euthanasie ?

Paris, le mercredi 28 février 2018 – Il y a quelques mois, 59 députés, à l’initiative de leur collègue LREM (ex-PS), Jean-Louis Touraine, déposaient une proposition de loi visant à légaliser l’euthanasie. Depuis, l’idée semble avoir fait son chemin et ce sont désormais156 députés (dont 122 de la majorité présidentielle) qui signent une tribune dans le quotidien Le Monde défendant la nécessité de légiférer « sans délai » pour « donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et (…) de leur destin ».

Les partisans d’une telle mesure et en particulier le président de l’ADMD (Association pour le droit à mourir dans la dignité), Jean-Luc Romero, semblent optimistes et estiment que 250 parlementaires sont, avant même tout débat, sûrs de voter en faveur d’une telle proposition au palais Bourbon. Cependant, le groupe LREM a conscience que le gouvernement n’aura pas l’initiative d’un tel texte et certains évoquent déjà la possibilité d’en soumettre un à l’occasion d’une niche parlementaire dans le courant de l’année.

En dehors d’une telle voie, les chances de succès des défenseurs de l’euthanasie sont plus restreintes. Effectivement, comme le souligne Le Monde « ce scénario est (…) conditionné au feu vert du Président de la République »…et il n’a pour l’instant jamais pris position clairement sur ce sujet, tandis que son ministre de la santé Agnès Buzyn, a, elle, fait savoir qu’elle attendait une évaluation de la loi Claeys-Leonetti avant toute nouvelle décision en la matière.

Ainsi, il n’y a pas de nouveautés à attendre dans un futur proche…à moins que des députés LREM ne se découvrent un tempérament de frondeurs !

F.H.

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Vos réactions (2)

  • Agnès Buzyn aura t-elle le courage d'être la Simone Veil d'une loi sur l'euthanasie ?

    Le 28 février 2018

    Une loi de dépénalisation de l'euthanasie, avec un encadrement s'inspirant notamment de celui de l'IMG, est une nécessité qui s'imposera plus ou moins rapidement suivant la pression des citoyens et le courage des politiques. Il ne faudrait pas oublier l'euthanasie des mineurs, en particulier des nouveau-nés, qui mérite une réflexion spécifique.
    Agnès Buzyn aura t-elle la possibilité, la force et le courage d'être la Simone Veil d'une loi sur l'euthanasie ? Je ne peux que le souhaiter.

    Professeur Marcel Voyer, ancien chef de service de réanimation et pédiatrie néonatale de l'Institut de Puériculture et de Perinatalogie de Paris

  • La "fin de vie"

    Le 01 mars 2018

    Quand on veut faire de grandes déclamations idéologiques, on ne s'embarrasse généralement pas de terminologie.
    Mais au fait, c'est quoi la "fin de vie" : ça commence quand (à la naissance ?) et ça se caractérise comment ?
    S'il s'agit de favoriser le suicide, on comprend aisément de quoi il s'agit. A moins que certains suicides soient licites, et d'autres non... Mais sur quels critères ? Et qui en jugera ? Un peu de réflexion suffit pour se dire que les grands mots cachent souvent de petites idées - "half cooked" disent les anglophones.
    Et s'il s'agit d'écourter l'agonie de ceux qui vont bientôt mourir, on est encore devant un problème tout simple (et bien complexe !) : dans beaucoup de cas, on se trouve en face de mourants qui ne sont pas en état d'exprimer la moindre volonté.
    Bref, ceux qui parlent le plus de ces sujets sont assurément ceux qui les connaissent le moins.

    Dr Pierre Rimbaud

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