Affaire Vincent Lambert : le Président de la République interpellé

Reims, le jeudi 12 avril 2018 – Alors qu’en début de semaine, l’équipe qui prend en charge Vincent Lambert au CHU de Reims a décidé à l’issue d'une quatrième procédure collégiale un arrêt des soins dispensés à ce patient dans un état végétatif depuis 2008, sa mère publie dans le Figaro une lettre ouverte au Président de la République.

« Mon fils a été condamné à mort. Il s'appelle Vincent Lambert, il est père d'une petite fille, il vit, et n'a commis aucun crime (…). Et pourtant, ce lundi 9 avril 2018, en France, un médecin m'a annoncé que dans dix jours commencerait la lente et longue agonie de mon enfant, qui va mourir de faim et de soif » explique-t-elle au chef de l’État. 

« Vincent n'est pas dans le coma, il n'est pas malade, il n'est pas branché [...], il respire sans assistance. Il se réveille le matin et s'endort le soir » décrit-elle. Elle assure encore qu'il a « retrouvé » son « réflexe de déglutition » et veut croire qu’il pourrait être rééduqué par une « équipe pluridisciplinaire, dans une unité spécialisée, dans le cadre d'un projet de vie en lien avec sa famille ». Cette demande n’est cependant pas soutenue par l’épouse de Vincent Lambert et a déjà été précédemment rejetée par la justice.

La dignité : un concept, plusieurs interprétations

« S'il faut qu'il meure, ce n'est pas pour sa dignité : c'est par volonté euthanasique. Vincent va être sacrifié pour faire un exemple. Mon fils doit être un cas d'école » conclut-elle, non sans avoir rappelé à Emmanuel Macron ses récents propos au Collège des Bernardins en faveur d’une politique « qui échappe au cynisme ordinaire pour graver dans le réel ce qui doit être le premier devoir du politique, je veux dire la dignité de l'homme ».

Réagissant auprès de la presse, le neveu de Vincent Lambert, François Lambert, très investi pour l’arrêt des soins prodigués à son oncle, rappelle pour sa part que différentes expertises ont conclu que son état végétatif était irréversible et que « des traces de douleurs réfractaires et d'inconfort permanentes sont constatées sans interruption depuis 2013, qui ont justifié qu'il soit sous Acupan ».
 
En outre, il déplore que « le courrier de Viviane à Emmanuel Macron vise (…) à ce que le Président de la République fasse annuler une décision médicale, qui vient après une décision similaire qui avait été jugée légale et conventionnelle par le Conseil d’État et la CEDH ».

Il appelle enfin, lui aussi, le Président de la République à ne pas prendre parti « sauf en faveur de la légalité républicaine et du sens qu'elle donne au mot de dignité en matière de fin de vie ».

F.H.

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