L’échographie peut détecter la présence d’endométriose ovarienne mais n’est pas adaptée au diagnostic de l’endométriose péritonéale, de l’endométriose profonde ou des adhérences. L’examen de choix, « gold standard », pour le diagnostic d’endométriose est la laparoscopie, mais il s’agit d’une intervention invasive qui a ses limites, comme les risques associés à la chirurgie et son coût. Le dosage du CA 125, quant à lui, est intéressant dans les stades avancés mais sa sensibilité ne dépasserait pas 24 %. Une centaine de biomarqueurs de l’endométriose ont été proposés, peu d’entre eux se sont avérés utiles pour le diagnostic d’endométriose minime ou modérée.
C’est pourquoi les résultats d’une étude récente retiennent l’attention. L’objectif de l’étude était d’identifier de nouveaux marqueurs qui permettraient de réduire le délai de diagnostic des formes légères d’endométriose. Les auteurs ont recherché ces biomarqueurs dans le métabolome (ensemble des métabolites contenus dans un échantillon) de l’endomètre eutopique de 29 patientes atteintes d’endométriose avérée de stade I et II, en comparant ces métabolomes avec ceux de 37 sujets témoins.
Quel tiercé gagnant ?
Onze métabolites ont ainsi été retrouvés en quantité significativement plus élevée chez les personnes atteintes : hypoxanthine, L-arginine, L-tyrosine, leucine, lysine, inosine, acide arachidonique omega-3, guanosine, xanthosine, lysophosphatidylethanolamine et asparagine. En revanche, une baisse de 50 % de l’acide urique est retrouvée dans les échantillons d’endomètre des patientes, comparées aux sujets témoins. Une combinaison de 3 marqueurs incluant acide urique, hypoxanthine et lysophosphatidylethanolamine, obtient à elle seule de bonnes performances pour le diagnostic des stades précoces, avec une sensibilité de 66,7 % et une spécificité de 90 %.Le petit nombre de patientes incluses dans cette étude justifie la prudence dans l’interprétation des résultats. Il n’en demeure pas moins que ce travail ouvre la voie à de nouvelles pistes de recherche. A noter qu’actuellement les difficultés de diagnostic de l’endométriose aux stades précoces sont à l’origine de retards de diagnostic allant parfois jusqu’à plus de 10 ans.
Dr Roseline Péluchon