Augmenter l’âge de la retraite : déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

Paris, le mercredi 1^er août 2018 – Dans un rapport consacré à l’amélioration du système de santé et à la maîtrise des dépenses, dont la majeure partie avait déjà été dévoilé précédemment*, l’assurance-maladie met en évidence que l’augmentation de l’âge de la retraite, si elle améliore les finances de la branche vieillesse, pourrait bien plomber la branche maladie de la sécurité sociale…

Ainsi, entre 2010 et 2016, le montant indemnisé au titre des arrêts maladie a augmenté de 15 %, passant de 6,2 milliards à 7,1 milliards d’euros. Dans le même temps, la croissance des autres indicateurs a été de +13 % pour le nombre de journées, de + 7 % pour le nombre d’arrêts et de +6 % pour le nombre de bénéficiaires. Par ailleurs, l’une des tendances de fond sur la période est la croissance de la place des personnes de 60 ans et plus dans les arrêts maladie. Ainsi, elles représentent 7,7 % des montants indemnisés en 2016 contre 4,6 % en 2010. A l’inverse, le poids de ces dépenses liées aux individus de moins de 30 ans diminue : passant de 12,4 % en 2010 à 10,8 % en 2016.

Pour l’assurance-maladie, le phénomène s’explique par la réforme des retraites qui a augmenté « la participation des personnes les plus âgées au marché du travail ». En effet, selon les données de l’Insee, le taux d’activité de la population des 55-64 ans est passé de 41,7 % au premier trimestre 2010 à 54,1% au dernier trimestre 2016.

Le point d’équilibre sera difficile à trouver pour le législateur et le gouvernement lors des prochaines discussions qui doivent aboutir à une nouvelle réforme des retraites…