A partir des données de PURE, une appréciation de la qualité de l'alimentation en matière de protection cardiovasculaire a été faite, en attribuant à chacun des sept composants précédemment cités un score de 1 à 5 selon la quantité consommée par jour, de façon à établir un score diététique global pouvant théoriquement aller de 7 à 35 (le score 35 représentant la situation optimale).
En utilisant cette méthode, et après ajustement pour tous les facteurs confondants connus, l'analyse de l'étude PURE a montré que les sujets ayant un score diététique global ≥ 18 avaient un risque de mortalité ajusté de 0,75 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] de 0,68 à 0,83) par rapport aux sujets ayant un score ≤ 11 (p < 0,0001) et qu'il existait une tendance très forte en faveur d'une réduction des événements cardiovasculaires majeurs (HR = 0,91 ; IC95 de 0,81 à 1,02).
L'objectif de l'analyse présentée était de voir si ce modèle dérivé de PURE pouvait être validé dans d'autres populations d'études (ONTARGET, INTERHEART et INTERSTROKE) et c'est tout à fait le cas !
Exactement le même résultat est retrouvé sur la population de ONTARGET avec, pour un score ≥ 18, un risque ajusté de mortalité de 0,76 (IC95 de 0,68 à 0,84) et d'événements cardiovasculaires majeurs de 0,86 (IC95 de 0,78 à 1,05) par rapport à un score ≤ 11. Toujours par rapport à un score ≤ 11 et après ajustement dans INTERHEART, un score diététique global ≥ 19 est associé à un risque d’infarctus de 0,78 (IC95 de 0,71 à 0,85) et, dans INTERSTROKE, le risque d’AVC ressort à 0,75 (IC95 de 0,68 à 0,84) pour un score diététique global ≥ 19.
Ce modèle d’approche diététique des populations semble donc
fonctionner dans différentes situations et devrait permettre de
mettre en évidence les classes d’aliments à privilégier, en
adaptant en fonction des produits disponibles et des habitudes
alimentaires dans les différentes régions du globe. Belle
performance.
Dr Jean-Claude Lemaire et Dr Eric Tison