Jérôme Cahuzac en Guyane : le docteur Choux explique sa saisine de l’Ordre

Paris, le vendredi 31 août 2018 – L’ancien ministre du Budget, récemment condamné en appel à quatre ans de prison dont deux avec sursis pour fraude fiscale et blanchiment, est revenu de Guyane. Retrouvant sa première vocation, l’ancien chirurgien cardiaque puis esthétique spécialisé dans les greffes capillaires, a prêté main forte pendant un mois au dispensaire de Saint-Georges de l’Oyapock, qui constitue sans doute l’un des déserts médicaux de France les plus difficiles d’accès. Cet élan de solidarité n’a pas été considéré par tout le monde comme une volonté d’amendement.

A Paris, le docteur Alain Choux qui s’est illustré dans divers combats (condamnation des professeurs Debré et Even ou encore lutte pour le stationnement facilité des médecins dans la capitale !) a saisi l’Ordre des médecins.

Refus de conciliation

Alors que cette procédure a déjà alimenté les controverses au début du mois d’août, le praticien revient aujourd’hui dans les colonnes du Quotidien du médecin sur les raisons de son action. Le médecin remarque tout d’abord que le casier judiciaire de Jérôme Cahuzac n’est plus vierge, ce qui constitue pourtant une condition à l’inscription au bureau de l’Ordre. Cependant, n’ignorant peut-être pas que ce motif pourrait ne pas être suffisant (d’une part selon le principe non bis in idem parce que Jérôme Cahuzac a déjà été l’objet d’une suspension de six mois pour avoir « déconsidéré la profession » et d’autre part par ce qu’il n’y a pas d’automatisme entre condamnation par la justice pénale et sanction disciplinaire),

Alain Choux met en avant d’autres irrégularités. Il s’interroge sur la conformité de l'inscription de l'ancien ministre au conseil de l’Ordre de Corse-du-Sud où l’ancien ministre ne dispose que d’une adresse personnelle et non professionnelle. C’est néanmoins devant l’Ordre de Corse du Sud qu’Alain Choux s’est tourné… et devant lequel il ne se rendra pas le 24 septembre. « C’est impossible d’avoir une quelconque conciliation avec Jérôme Cahuzac du fait de ses dérives. J’ai demandé au président du conseil de l’Ordre de faire un constat de carence et de transmettre le procès dans les plus brefs délais à la chambre disciplinaire », explique-t-il au Quotidien du médecin.

Territoire aux besoins particuliers

Ainsi, ce n’est pas lors de cette conciliation avortée qu’Alain Choux évoquera un autre grief : la possible absence de soumission du docteur Cahuzac à une « formation validante » considérée dans certains cas comme indispensable après une suspension d’activité. Là encore, les arguments du docteur Choux ne seront peut-être pas tous jugés recevables par l’Ordre. Outre qu’il lui faudra pouvoir plus solidement affirmer que Jérôme Cahuzac n’a pas suivi une telle remise à niveau, il sera également nécessaire de confirmer que la situation de l’ancien ministre au regard de la pratique de la médecine la justifiait obligatoirement. En outre, sa mission particulière dans un territoire aux besoins spécifiques pourrait expliquer qu’il était exonéré de l’obligation de satisfaire à différentes réglementations (telles le lieu d’inscription à l’Ordre et le suivi d’une formation).

Cas d’école

En tout état de cause, la "bataille" qui s’annonce devrait conduire à un rappel des différentes conditions d’inscription au tableau, tout au long de la carrière d’un médecin, conditions que nous évoquerons dans un prochain article.

Aurélie Haroche

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions (1)

  • Qu'a Choux?

    Le 08 septembre 2018

    Le Docteur Choux, procureur auto-déclaré et inquisiteur, joue les Père-la-Vertu.
    Or, il affiche sur son site internet qu'il refuse la carte vitale.
    Je voudrais bien savoir ce que cette disposition cache, sinon le souci de ne pas déclarer ses recettes à l'administration fiscale.
    Je conseille donc à ce Choux, rouge de honte, d'adopter un profil aussi bas que son comportement.

    Dr JF Warlin

Réagir à cet article