Les Français majoritairement favorables à la communication directe des professionnels de santé vers le grand public
Paris, le vendredi 23 novembre 2018 – Poussé notamment par la
jurisprudence européenne, le Conseil d’État a préconisé au
printemps dernier un assouplissement des règles qui régissent
aujourd’hui la publicité et la communication des professionnels de
santé. Le Conseil d’État considère que cet élargissement
permettrait aux praticiens de « communiquer au public des
informations sur leurs compétences et pratiques professionnelles,
leur parcours professionnel, des informations pratiques sur leurs
conditions matérielles d’exercice ainsi que des informations
objectives à finalité scientifique, préventive ou pédagogique et
scientifiquement étayées sur leurs disciplines et les enjeux de
santé publique ». De fait à l’heure de la diffusion sur les
réseaux sociaux d’informations fantaisistes et parfois dangereuses
qui bénéficient d’une aura sans précédent, beaucoup d’observateurs
considèrent comme essentielle une plus grande prise de parole des
médecins.
Plébiscite des patients mais réserve de certaines
institutions
Cette attente est ainsi partagée par les Français selon une
enquête Opinion Way menée pour le groupe Elsan, dont les
résultats doivent être dévoilés aujourd’hui au Festival de la
Communication en Santé à Deauville. Ainsi, près des deux tiers de
nos concitoyens se disent favorables à une communication directe
des professionnels de santé auprès du grand public. Outre une lutte
plus efficace contre les fausses allégations en santé, cette
évolution est perçue comme la promesse d’une amélioration du
dialogue entre praticiens et patients et une plus grande
participation de ces derniers aux décisions concernant leur
santé.
Plébiscitée par les patients, la libéralisation de la communication
des professionnels est observée de manière contrastée de la part
des organismes représentatifs des praticiens. Ainsi, au lendemain
des préconisations du Conseil d’État, le Centre national des
professions libérales de santé (CNPS) avait rappelé la nécessité de
prévenir toute « dérive commerciale » ; mais plusieurs
syndicats avaient pour leur part apprécié la porte ouverte par les
magistrats. Ils savent désormais qu’ils sont dans cette voie
soutenus par les patients.
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