Vaccination HPV : des spécialistes s’élèvent contre les fake news
Paris, le jeudi 10 janvier 2019 – Le
42ème congrès de la Société française de
colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV) s’ouvre
demain à Paris. La manifestation sera notamment l’occasion de
revenir (mais pas seulement) sur le lancement du dépistage organisé
du cancer du col de l’utérus et de faire le point sur la
vaccination anti-HPV. Sur ce dernier point, les membres de la
SFCPCV ont tenu à la veille de leur congrès à manifester leur
inquiétude face à la persistance et à la réactivation ponctuelle
des fausses informations sur les dangers supposés de la
vaccination. « À la suite des rumeurs en France concernant la
vaccination anti-HPV, la Société Française de Colposcopie et
Pathologie Cervico-Vaginale (SFCPCV) tient à prendre position en
faveur de la vaccination anti-HPV, en effet, la SFCPCV souhaite
donner leur chance aux jeunes filles afin qu’elles puissent
bénéficier de cette vaccination et se veut totalement rassurante
quant à l’efficacité et la bonne tolérance de la vaccination
anti-HPV » indique ainsi un communiqué diffusé sur le site de
la SFCPCV.
Où est la vraie bombe à retardement ?
Les spécialistes réagissent notamment ainsi aux accusations lancées
par le docteur Gérard Bapt, ancien député socialiste, qui a
récemment adressé une lettre au directeur général de la santé (DGS)
destinée à l’alerter sur des données récentes qu'il juge
inquiétantes. Cette initiative de Gérard Bapt a été parfois relayée
dans la presse sans guère de nuance : la Dépêche du Midi
s’interrogeant par exemple : « Le cri d’alarme du député
honoraire Gérard Bapt se transformera-t-il en alerte sur un nouveau
scandal (sic) mondial ? ». D’autres ont évoqué la « bombe à
retardement » que constituerait la vaccination anti HPV. Ces
présentations sont non seulement fausses mais également dangereuses
pour les responsables de la SFCPCV. Son président Jean Gondry se
désole ainsi dans les colonnes du Parisien : « Depuis juin, et
surtout la fin de l’année, des informations erronées et dangereuses
circulent sur Internet et dans la presse. Ils qualifient les
vaccins anti-HPV, le Gardasil et le Cervarix, de bombes à
retardement. C’est totalement faux ! ». Rappelant que dans les
pays où des campagnes massives de vaccination ont été mises en
place, un recul des cancers du col est constaté et regrettant que
la France connaisse pour sa part une couverture vaccinale très
insuffisante, Jean Gondry assure que le phénomène de défiance
vis-à-vis du vaccin HPV est spécifique à la France. « Dans le
reste de l’Europe, il n’y a pas de fake news » (à ce sujet)
note-t-il. Si cette dernière information est peut-être à vérifier,
on peut redouter en effet que ces rumeurs autour du vaccin HPV soit
le fait de la forte influence des messages anti vaccins dans notre
pays.
Il est toujours très difficile de se faire sa propre idée quand les "éléments de langage" des laboratoires pharmaceutiques sont diffusés si largement.
Il est aujourd'hui étonnant de trouver sur le site de l'hebdomadaire Paris Match un article si intéressant et bien documenté, sur le sujet. Il reprend en effet, des faits qui sont omis par nombre de médecins :
En quoi, en pointant des premiers chiffres inquiétants apparaissant ds les registres du K de 4 pays ayant vacciné largement très tôt, et en demandant qu'avant d'en passer à l'obligation et la généralisation aux garçons comme proposé au Parlement pendant le Plfss, un débat soit ouvert et une veille attentive exercée au cours des 2 prochaines années, s'agirait il de "Fakenew"?
Quelle urgence alors que le dépistage organisé va se mettre en place, pour un K du col qui ne cesse de régresser d'année en année en France, les 2/3b des DC survenant chez des femmes pas ou mal dépistées ? Pour un coût de plus de 300 m€ par an, pour un résultat aléatoire, n'y a t-il pas d'autre priorité de santé ?