
Paris, le mardi 13 février 2019 – Alors que la loi de santé,
présentée aujourd’hui en Conseil des ministres acte la disparition
du numerus clausus et de la PACES, il reste aux ministres Agnès
Buzyn (Santé) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur) à
construire les nouvelles études de santé.
Elles ont lancé hier à Reims une deuxième phase de «
concertation » sur le sujet et en ont fixé le
cadre.
Durant celle-ci, les universités devront définir la nature des
voies d’admission aux études de santé…en s’inspirant des
préférences déjà avancées par les pouvoirs publics.
Le gouvernement souhaite ainsi que l’accès aux études de
médecine, pharmacie et odontologie se fassent via un « portail
santé » (une première année universitaire générale en santé) ou
via une première année de licence classique (appelée « portail de
licence »). « Nous devons remplacer le système unique, qui ne
propose aux étudiants qu’une voie d’accès et ne les recrute que sur
un type d’intelligence, par un système d’accès multiple permettant
à d’excellents étudiants de réussir », a ainsi insisté
Frédérique Vidal.
Le risque du retour de la cooptation
L'admission pourrait s'effectuer en deux temps : « une
phase d'admissibilité permettant de constituer un groupe restreint
d'étudiants admissibles, et une phase d’admission qui devra être
construite pour évaluer les compétences transversales que des
étudiants de profils disciplinaires divers peuvent démontrer ».
Les candidats « admissibles » pourraient passer un oral «
avec plus d'éléments humains », a fait valoir Frédérique
Vidal.
Un oral, aussi évoqué pour les ECN précédemment et qui
présente un risque de (ré)introduction de la cooptation, voire d’un
certain népotisme dans les études de médecine.
Reste que « le recrutement restera sélectif et que ces
modalités devront garantir une équité de traitement des étudiants
tout en sortant du tout QCM ».
Par ailleurs, grande innovation, alors que le numerus clausus
était fixé par l’état au niveau national le nombre d’étudiant admis
à poursuivre ces études de santé sera fixé conjointement par les
universités et les ARS, ce qui pourrait d’ailleurs favoriser une
mobilité des étudiants et espère-t-on remédier dans un avenir
lointain aux déserts médicaux.
Au total cette réforme devrait aboutir à former 20 % de
médecins supplémentaires selon les déclarations d’Agnès Buzyn à
France Inter, ce qui équivaudrait dans le système actuel à passer
le numérus clausus de 13 500 à 16 200.
F.H.