
Paris, le mardi 19 février 2019 – Le dernier numéro du
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) est entièrement
consacré aux risques sanitaires associés à la consommation
d’alcool.
Les études publiées se sont notamment employées à déterminer
le nombre de décès attribuable à l’alcool.
Pour établir de telles statistiques, les épidémiologistes ont
estimé la distribution de la consommation d’alcool dans la
population par sexe, âge et niveau de consommation à partir de
données d’enquêtes et de ventes. Puis, « pour chaque cause de
décès dont le risque est modifié par la consommation d’alcool, des
fonctions de risque sont extraites de méta-analyses récentes. En
combinant ces risques avec les prévalences de consommation, on peut
calculer les fractions de mortalité attribuables à l’alcool pour
chaque cause ». Ces fractions permettent ainsi d’estimer le
nombre de décès attribuable à l’alcool.
Au terme de ces calculs, les épidémiologiques estiment ainsi
qu’en France, en 2017, 41 000 décès étaient attribuables à
l’alcool, 30 000 chez les hommes et 11 000 chez les femmes.
Des comparaisons périlleuses
Historiquement, plusieurs estimations ont été publiées, mais
des méthodologies différentes rendent complexe les
comparaisons.
Les précédentes données faisaient ainsi été de 52 000 morts en
1985 et 45 000 en 1995. Une étude, publiée dans le BEH en 2009,
utilisant la même méthodologie que celle des travaux présentés
aujourd’hui estimait à 49 000 le nombre de morts liées à l’alcool.
Enfin, une analyse présentée récemment de la consommation d’alcool
et de l’impact sanitaire de cette consommation au niveau mondial
proposait une estimation autour de 50 000 décès en
2016.
En tout état de cause, « l’impact sanitaire de la
consommation d’alcool en France reste considérable » note le
BEH, bien que la consommation d’alcool en France connaisse une
diminution quasi constante depuis 80 ans.
Référence : BEH, 19 février 2019 http://invs.santepubliquefrance.fr/beh/2019/5-6/index.html
F.H.