
Paris, le vendredi 19 avril 2019 - Le ministre de la santé, Agnès Buzyn lançait hier la semaine européenne de la vaccination.
Ce coup d’envoi a été l’occasion pour le ministre de lever le voile sur les résultats de l’extension de l’obligation vaccinale entrée en vigueur l’an dernier.
Elle a ainsi présenté les données collectées par l’agence Santé publique France qui a comparé les couvertures vaccinales à 7 mois des nourrissons nés entre janvier et mai 2018, avec celles des nourrissons nés entre janvier et mai 2017, pour les vaccinations contre la coqueluche, l’haemophilus influenzae de type b, l’hépatite B, le pneumocoque et le méningocoque C.
Nette amélioration de la couverture vaccinale dans la population cible
Résultat le plus spectaculaire, la couverture vaccinale contre le méningocoque C, en ce qui concerne la première dose, est passée de 39,3 % en 2017 à 75,7 % en 2018, ce qui a permis une réduction du nombre de méningites à méningocoques chez ces jeunes enfants (4 en 2018 vs 17 en 2017)
La couverture par le vaccin hexavalent (diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, hépatite B et infections à haemophilus influenzae de type b) est passé, pour sa part, de 93,1% en 2017 à 98,6% en 2018. Enfin la couverture vaccinale contre le pneumocoque en ce qui concerne la première dose est passée de 98,0% en 2017 à 99,4% en 2018.
L’obligation vaccinale favorise la vaccination des enfants qui n’y sont pas soumis !
Fait plus inattendu, la nouvelle loi paraît avoir contribué au renforcement de la couverture vaccinale des populations non soumises à l’obligation et de certains vaccins non obligatoires.
Ainsi la première dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) a été administrée à 87,2% des enfants ayant eu 12 mois en 2018 contre 85,0% chez ceux ayant eu 12 mois en 2017. De même, la première dose du vaccin HPV a été délivrée à 29,1% des jeunes filles de 15 ans nées en 2003, contre 26,2% chez les jeunes filles nées l’année précédente.
L’obligation a fait diminuer la défiance !
Autre conséquence à laquelle beaucoup ne voulaient pas croire, « les enquêtes d’opinion montrent un meilleur niveau d’information, de compréhension et d’adhésion à la politique vaccinale de la part des parents de jeunes enfants », s’est réjoui le Pr Alain Fischer, qui estime que les craintes « d’un possible effet contre-productif » de l’extension de l’obligation vaccinale se sont donc « avérées infondées ».
Ainsi, les perceptions et opinions des jeunes parents sur la vaccination et ses bénéfices progressent positivement et le sentiment d’importance de la vaccination pour la santé des enfants (91%) et pour la protection de la collectivité (87%) est renforcé (+5 points par rapport à juin 2018).
Plus des trois quarts des parents adhèrent désormais à l’idée que les vaccinations permettent de réduire les épidémies (77%) et l’obligation vaccinale est majoritairement bien acceptée par les parents d’enfants nés en 2017 et en 2018, puisque deux tiers d’entre eux (67%) déclarent y être favorables.
Enfin, Santé publique France estime qu’environ 1 % des nourrissons échappent à toute vaccination, ce à quoi s’ajoute un phénomène qu’elle n’a pas pu mesurer : l’établissement par des médecins de faux certificats ou de certificats de contre-indications de « complaisance ».
F.H.