
Ne pouvant pas réaliser directement cet essai thérapeutique dans l’espèce humaine (pour d’évidentes raisons éthiques et méthodologiques), une équipe de Guangzhou (ex-Canton, en Chine) a effectué l’équivalent d’un tel essai chez des souris, en comparant l’évolution de souriceaux nés de mères ayant ou n’ayant pas reçu l’administration d’une substance avec une activité probiotique. Les auteurs ont recherché si ce traitement permet de prévenir l’apparition de troubles analogues aux TSA humains (ASD-like behaviors), en particulier grâce à des tests (comme le Three-Chambered Social Test)[2] évaluant le niveau de « socialisation » des rongeurs.
Conformément à l’hypothèse motivant cette étude, les chercheurs constatent que les probiotiques oraux contribuent à « empêcher les comportements analogues aux TSA induits chez la progéniture par l’augmentation préalable de l’activation immunitaire maternelle. » En parallèle, la prise de ces probiotiques oraux tend à « entraver l’élévation des taux d’interleukines IL-6 et IL-17a, à la fois dans le sérum maternel et dans le sérum fœtal, ainsi que la perte ultérieure de neurones et la baisse des niveaux d’acide γ-aminobutyrique[3] dans le cortex préfrontal de la progéniture. »
En admettant le caractère transposable de ce modèle animal chez les humains, ces travaux suggèrent que l’administration de probiotiques par voie orale pendant la grossesse pourrait donc constituer une piste diététique pour prévenir l’accroissement du risque de TSA lié à l’activation immunitaire maternelle.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Probiotique
[2] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4904775/
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_CE-aminobutyrique
Dr Alain Cohen