La grève des urgences se déploie

Paris, le lundi 20 mai 2019 - Ce dimanche, les personnels des services d’urgence de différents hôpitaux de l’AP-HP (Assistance publique – hôpitaux de Paris), en grève depuis la mi-mars s’étaient donnés rendez-vous place de l’Hôtel de ville pour manifester. Ces soignants qui réclament plus d’effectifs, de moyens et de meilleures conditions de travail ont voulu envoyer un message fort, en mimant un suicide collectif.

« Des gens meurent »

Cette mise en scène macabre intervient alors que le mouvement essaime désormais dans toute la France. D’après la CGT et le collectif Inter-Urgences, une quarantaine de services sont désormais mobilisés dont la moitié à l’AP-HP, où le taux de grévistes se maintient autour de 35%, selon la direction.

« Le mouvement s'étend », s'est ainsi félicité auprès de l'AFP l'urgentiste et cégétiste Christophe Prudhomme, qui réclame « des négociations nationales sur les effectifs, des primes de 300 euros par mois pour les agents » et davantage de « lits » pour désengorger les services où s'entassent les brancards.

« La situation est extrêmement critique, après la saturation des services, on assiste à la saturation des personnels », renchérit le président de Samu-Urgences de France, François Braun, qui rappelle qu’il « tire la sonnette d'alarme depuis 2014 ».

« C'est un boulot de chien de travailler aux urgences. On se fait cracher dessus tous les soirs. Des gens meurent » faute de prise en charge rapide, s’alarme quant à lui Hugo Huon, membre d'Inter-Urgences en poste à l'hôpital parisien Lariboisière, où le décès inexpliqué d'une patiente en décembre a jeté une lumière crue sur le fonctionnement des services.

Prochain rendez-vous pour le collectif : une rencontre nationale de tous les services en grève le 25 mai à Paris. Il prévoit aussi de « durcir » le mouvement à l'AP-HP à partir de la semaine prochaine.

Pour le ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui s'exprimait mercredi à l'Assemblée nationale sur ce sujet lors des questions au gouvernement, « les urgences souffrent aujourd'hui d'une désorganisation » à laquelle répond selon elle son projet de réforme du système de santé.

Pas sûr cependant que la simple application de son programme suffise à Agnès Buzyn pour apaiser les esprits.

Xavier Bataille

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