
Paris, le mardi 11 juin 2019 – Jeudi, invitée du congrès des
urgences, le ministre de la santé, Agnès Buzyn annonçait
l’installation d’une mission de "refondation" des services
d’urgences, un soutien financier aux établissements connaissant des
surcroîts d’activité et une augmentation de certaines primes. Mais,
ce début de réponse n’a manifestement pas mis fin au conflit social
qui secoue les urgences depuis près de trois mois. Ainsi, ce mardi,
les fédérations santé des syndicats CGT, FO, SUD et CFE-CGC tentent
d’élargir le conflit à l’ensemble des personnels hospitaliers et
appellent à « une journée de mobilisation et de grève
nationale » pour « élever le rapport de forces
».
Arrêts maladies : maintenant Saint-Antoine
Autre fait marquant du mouvement, le collectif Inter-Urgences
annonçait qu’à l’hôpital Saint Antoine, d’où est née la grogne,
dans la nuit de samedi à dimanche, « 15 paramédicaux sur 19,
épuisés par leurs conditions de travail, n'ont pas pu prendre leur
poste » et « trois paramédicaux de l'équipe de jour ont dû
rester pour continuer de prendre en charge les patients »,
travaillant ainsi « 18 heures d'affilée ». « La direction
dit avoir le droit de les obliger à travailler 18 heures durant
», ajoute le collectif qui l’accuse « d’inconscience ». Des
faits semblables avaient été constatés quelques jours auparavant à
l’hôpital Lariboisière.
Cette information a depuis été confirmée par l’Assistance
publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) : « Il a été demandé à une
partie de l'équipe du service d'accueil des urgences de
l'après-midi, sur la base du volontariat, de se mobiliser pour
assurer la continuité des soins. Il a également été fait appel à
l'équipe de suppléance et à l'intérim » a ainsi précisé
l’institution hospitalière parisienne.
Agnès Buzyn pas étonnée de ne pas avoir fait mouche
Face à ce nouvel épisode de la grève des urgences et alors que
cette dernière concerne désormais 95 services (SAU) en France,
contre 80 la semaine dernière, le ministre de la Santé reconnaît :
« les réponses que nous apportons à la crise que connaît le
monde des urgences ne peuvent pas se réduire à ce que j’ai annoncé
la semaine dernière. Il s’agissait de mesures sectorielles (…).
Pour y répondre, il faudrait s’attaquer à "l’hospitalo-centrisme"
d’un côté, et de l’autre, créer une nouvelle organisation pour la
médecine de ville, avec les communautés territoriales de santé
».
Elle prévient par ailleurs une fois encore : « il n’y a pas
de mesures miracles qui permettraient d’éteindre le feu
immédiatement ».
Une réponse infirmière
F.H.