Canicule : la fièvre monte chez les professionnels de santé

Paris, le mercredi 24 juillet 2019 – Trois semaines après sa première apparition de l'année, la canicule est de retour en France. Une vague de chaleur inédite sur le plan géographique (plus de 80 départements concernés) et au niveau des températures puisqu’un certain nombre de records devrait tomber dans les 48 heures à venir, notamment dans la capitale.

Dans ce contexte, les soignants sont sur le pied de guerre et font part de leur inquiétude.

Effet cumulatif

Au quotidien Le Parisien, Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins dit ainsi s’attendre à des journées « compliquées », d’autant que l’on craint plutôt une recrudescence des coups de chaleur que des déshydratations, plus simples à prendre en charge. 

Serge Smadja s’inquiète en outre d’un effet «  cumulatif surtout pour les personnes fragiles. La répétition de ces épisodes est toujours un peu plus dangereuse » souligne-t-il.

Un effet qui pourrait se faire sentir au delà l’épisode lui-même selon l’urgentiste Christophe Prudhomme qui explique « comme c'est le cas pour la grippe, les gens qui ont des pathologies chroniques résistent et les organismes s'épuisent. D'ici à trois mois, on se rendra compte qu'il y aura une surmortalité, conséquence de ces fortes chaleurs ».

Prime canicule

Une situation qui provoque également "l’angoisse" d’Antoine Reydellet, le président de l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI). « Par rapport à la période de juin, beaucoup de lits ont fermé parce que c’est la période estivale. Après une année éprouvante, c’est normal que le personnel soignant ait voulu partir en vacances. [...] Nous avons déjà des problèmes d’effectifs de base puisqu’il y a 19 000 postes de médecins vacants dans les hôpitaux » rappelle-t-il.

En outre les conditions de travail rendent la tâche difficile aux professionnels de santé: « on travaille dans des bâtiments assez vétustes. Il n’est pas rare de voir des photos de service avec des couvertures de survie pour essayer de garder un peu de fraîcheur, de travailler dans des box de consultation où il fait plus de 40 degrés. Ça rend en général les patients agressifs et crée beaucoup de fatigue chez les soignants. Ce sont des conditions de travail extrêmement difficiles », témoigne-t-il.

Ces difficultés conduisent d’ailleurs le syndicat FO à revendiquer dans une lettre adressée au ministre de la Santé, le versement d’une  « prime canicule » pour les agents des établissements de santé et médico-sociaux, confrontés à la fois à la chaleur et à une « augmentation importante de leur charge de travail ». La centrale rappelle ainsi qu'après la canicule de 2003, le ministère de la Santé avait débloqué une prime allant de 90 à 130 euros par salarié concerné.

Xavier Bataille

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