
Paris, le jeudi 25 juillet 2019 – Répondant aux revendications du syndicat Force Ouvrière (FO), le ministre de la santé Agnès Buzyn a affirmé sur les ondes de France Inter : « il n'y aura pas de prime canicule ».
Le ministre de la Santé observe que « les urgences
aujourd'hui ne sont pas débordées en raison de la canicule »
et rappelle que « lors du précédent épisode de canicule, en
juin, le nombre de passages aux urgences liées à la canicule
représentait à peu près 3 % » de l’ensemble des
patients.
La France n'est effectivement plus dans la situation de l’été 2003
durant lequel les hôpitaux avaient été assaillis de patients
déshydratés ou victimes de coup de chaleur (surcharge de travail
qui avait donné lieu au versement d’une prime) : « aujourd'hui,
ces choses-là sont bien prévenues [notamment] dans les
établissements pour personnes âgées [et] les communes recontactent
les personnes âgées isolées » souligne-t-elle.
Les jours d’après
Même son de cloche du côté des urgentistes de terrain qui
s’inquiètent cependant pour la suite.
Ainsi, le Pr Philippe Juvin (Hôpital Georges-Pompidou, Paris),
déclare ce matin sur RTL : « pour l'instant l'activité n'est
pas augmentée. Pourquoi ? Tout simplement parce que quand survient
un pic de canicule, il y a toujours 48 heures de délai entre le
début de la canicule et l'arrivée des patients. C'est
particulièrement vrai pour les patients âgés qui mettent 48-72
heures à se déshydrater (...). Il est assez probable que l'on va
voir arriver des patients dans la journée, demain et
après-demain ».
En prévision de cet afflux, il implore : « de grâce ne venez pas encombrer les urgences avec des bêtises ».
Bien que les services d’accueil des urgences semblent faire face
sans problème majeur à cette vague de chaleur, le refus d’une prime
de la part d’Agnès Buzyn intervient dans une période de grande
tension.
Ainsi, la grève n’en finit pas de s’étendre et le mouvement de
contestation touche désormais 203 services, selon le décompte du
collectif Inter-Urgences qui recense également une « vingtaine
de services en grève mais pas avec le collectif ».
Aussi, cette organisation espère être en mesure d’organiser une grande journée d’action et de mobilisation le 11 septembre prochain.
La rentrée, elle aussi, sera chaude…