
Paris, le vendredi 9 août 2019 – L’actualité professionnelle de ces derniers jours a été marquée par de nouveaux assauts des réseaux de soins mutualistes contre les médecins rétifs à ce système.
Rappelons que les auteurs en 2014 de loi Le Roux qui a instauré les réseaux de soins, avaient finalement renoncé à y inclure les médecins et de nombreux paramédicaux. Aujourd’hui, seuls les dentistes, les opticiens et les audioprothésistes peuvent en faire partie, même si des conventions entre mutuelles et cliniques puissent permettre de détourner l’esprit de la loi.
Cet état du droit semble favoriser les initiatives publicitaires, parfois à la limite de l’insulte.
Dernière en date celle de SantéClair, organisme qui s’est lancé dans une campagne de communication qui verse dans le "doc bashing" avec ce slogan déconcertant : « pas besoin d’avoir fait médecine pour bien se soigner ».
Une « communication mensongère à l’égard des médecins » que dénonce l’UFML (Union Française pour une médecine Libre).
« Santé clair, société construite sur la médecine low cost et les réseaux de soins, qui voudrait avoir des médecins dans ces réseaux (…) obéissants aux mutuelles et qui n’a JAMAIS été capable de prouver le moindre bénéfice de son action en terme de qualité publie ça » a ainsi contre-attaqué le docteur Jérôme Marty sur Twitter.
Il faut dire que SantéClair n’en est pas à son coup d’essai et a déjà régulièrement dénigré les médecins souvent caricaturés en professionnels cupides.
Rappelons par ailleurs qu’en 2016, l’organisme avait déjà ravivé les inquiétudes des médecins, la mutuelle permettant depuis cette époque à ses adhérents de bénéficier d’une prise en charge totale de leurs soins chirurgicaux orthopédiques s’ils se dirigent vers l’un des établissements inclus dans son réseau. Le forfait proposé aux patients prévoit non seulement la prise en charge des différentes prestations hospitalières mais aussi des dépassements d’honoraires éventuels, ce qui constituait une première.
Si un tel système n’est pas contraire à la réglementation, puisque la convention est établie entre les mutuelles et les établissements de santé et non directement avec les praticiens, il entretient les craintes de perte d’indépendance de ces derniers, de fin de la liberté de choix de leur médecin par les patients et d’une intrusion toujours accrue des mutuelles dans la pratique médicale.
X.B.