
Une organisation « inefficiente et inefficace »
Une prise en charge « ambulatoire » à développer
F.H.
F.H.
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Après avoir bien détruit le Secteur comme organisation extra hospitalière et politique de santé mentale (fermeture de CMP, pas de véhicules, pas d'équipes soignantes- au profit d'équipes "mobiles" sans rattachement clair-, fin des implantations d'hopitaux de jour etc etc... ) les pompiers incendiaires demandent le retour de l'ambulatoire... que la psychiatrie avait expérimenté (depuis 1960 en théorie et 1975 en pratique), bien avant que les autres disciplines (pédiatrie, chirurgie...) ne le préconise...
Et si on appliquait la Loi de 1985 dans toutes ses dimensions ?
Dr Philippe Carrière
Malgré la réglementation et donc le contrôle de la qualification des psychothérapeutes inscrits au registre ADELI, ceux-ci semblent totalement ignorés par le système évoqué à la fois éclaté si l'on en croit ce texte et fermé sur lui même sans doute par habitude et un peu de corporatisme.
Or il semble bien que la prise en charge du traitement, du soutien et de l'accompagnement des patients par les psychothérapeutes libéraux serait de nature à alléger la charge du système.
Beaucoup de patients restent en souffrance entre une institution complexe et peu avenant et un dispositif libéral sans aucun remboursement donc inaccessible.
La mise en place d'un remboursement partiel des patients consultant un psychothérapeute apporterait certainement un gain humain et économique.
La réforme globale du système autour du patient est effectivement une piste prometteuse.
GL Vincent, psychanalyste
C'est tout de même extraordinaire! Depuis 35 ans que j'exerce, on a les périodes politiquement "pro-ambulatoire" et les périodes "pro-hospitalisation" qui s'alternent sans cesse avec des retours de balancier qui mettent en péril la continuité des soins, donc leur qualité.
Or nous avions un système intelligent nommé le secteur, qui permettait d'avoir toute la panoplie des soins nécessaires, hospitalier, ambulatoire, semi ambulatoire, tout ceci ouverts aux mêmes patients. Mais oui! Ce sont les mêmes patients qui utilisent un système de soins psychiatriques, puis l'autre puis encore un autre selon le stade et l'évolution de leur maladie. Et il faut toutes les structures à disposition pour soigner correctement les patients.
Donc après avoir détruit ce principe d'équipement de bon sens, on redécouvre sans cesse le fil à couper le beurre (à savoir aujourd'hui qu'il faut de l'ambulatoire pour stabiliser les patients et éviter trop de réhospitalisations).
Notons d'ailleurs qu'au sein du secteur psychiatrique et de l'intersecteur (l'équivalence pour les enfants et adolescents) il y avait des équipes pluridisciplinaires, donc de nombreux psychologues... cela participait à la richesse du travail dans les structures de secteur et à la qualité de l'aide aux patients.
Pluralité des structures de soins comportant une articulation entre elles par des soignants communs passant de l'une à l'autre, pluralité des métiers soignants et moins de gestionnaires et cadres administratifs à la tête de tout cela: voilà le secret. Il a été inventé en 1960 et nos politiques successifs se sont à partir des années 90 acharnés à le détruire.
Dr Françoise Fericelli